Plus que quelques jours et les deux chambres du Parlement algérien clôtureront la session de printemps pour des vacances «bien méritées». En effet, l'APN est sur le point d'épuiser son ordre du jour. La commission de l'agriculture est à pied d'œuvre depuis hier pour l'examen des 52 amendements proposés au projet de loi relatif à l'orientation agricole débattu en plénière dimanche dernier en présence du nouveau ministre en charge du secteur. Tandis qu'une autre plénière est prévue demain matin. Elle sera consacrée aux traditionnelles questions orales auxquelles les membres du gouvernement interpellés devront répondre. Cela, sans oublier la journée parlementaire qui sera organisée le 9 juillet sur la sécurité alimentaire. Entre-temps, les parlementaires ne chôment pas. Si certains se trouvent en mission dans le cadre de la diplomatie parlementaire, d'autres alimentent les spéculations. Chacun y allant de ses hypothèses et certitudes à propos de la révision constitutionnelle. Pour les uns, le président de la République attendra la clôture officielle de la session pour convoquer une séance extraordinaire au cours de laquelle sera soumis le projet d'amendement de la loi suprême du pays. «Le président de l'APN l'a déjà déclaré dans la presse [entretien accordé à la Tribune, ndlr]. La révision aura lieu par voie parlementaire», nous affirme un député du FLN qui applaudit au changement. Il appuiera le point de vue de M. Ziari selon lequel le recours excessif à l'électorat lasse les citoyens. «Surtout que les raisons qui ont présidé à la forte abstention du 17 mai dernier n'ont pas disparu», précise encore notre interlocuteur. Et d'ajouter, sous-entendant qu'il connaissait quelque peu les contours du projet de révision : «La révision de la Constitution ne concernera pas uniquement le fatidique article 74 sur la limitation du mandat présidentiel. Beaucoup de dispositions seront revues.» Le parlementaire refusera de nous en dire plus. D'autres députés de la formation dirigée par Abdelaziz Belkhadem ne partagent pas cet avis. «Si c'est le fond du texte qui sera remodelé, le président devra recourir à la voie référendaire. Car seul le peuple, source de souveraineté, doit s'exprimer sur le fond du texte. Surtout s'il s'agit des équilibres des pouvoirs.» D'autres parlementaires estiment que la forme (voie parlementaire ou référendaire) importe peu, l'essentiel étant le contenu de la révision, dont on ne connaît pas encore la teneur. En somme, le climat au sein du Parlement reste serein quant à cette question. Même si certains des élus de la Chambre basse sont persuadés que les Algériens seront fixés dans le courant de ce mois. Si l'on excepte l'agitation faite autour du renouvellement des structures. Notamment au sein du groupe parlementaire du FLN. En effet, les députés de ce parti veulent absolument que le chef du groupe parlementaire se soumette au verdict des urnes, à l'instar des autres postes. Mais ils savent que ce sera impossible et Abdelaziz Belkhadem l'a déjà fait savoir en insistant sur le fait que le poste de chef du groupe parlementaire est politique et c'est donc à la direction du parti qu'échoit la mission de le désigner. F. A.