Main droite dans le plâtre, l'œil du même côté couvert de pansement, le visage plein d'égratignures, le jeune Mehdi Sari, 20 ans, entre à pas lents dans le tribunal de Chéraga aidé d'une béquille. Son corps souffre visiblement de séquelles indélébiles laissées par douze jeunes, dont certains sont encore adolescents. Sa mère le suit de près. Il est 14h passées. Cinq prévenus, impliqués dans l'affaire de l'agression commise la nuit de mercredi 8 décembre à l'intérieur de la résidence d'Etat Moretti contre la personne de Mehdi, arrivent. Ils ont été ramenés par des éléments de la brigade de gendarmerie de Bouchaoui où ils étaient en garde à vue depuis leur arrestation au début de la semaine. Ils ont été présentés hier au procureur de la République, territorialement compétent, où ils ont eu à répondre de plusieurs chefs d'inculpation. C'est la victime, Mehdi, qui passe la première. Après avoir écouté les explications et les réponses de la victime, le procureur convoque deux des cinq prévenus pour un face-à-face avec Mehdi. Ensuite, les prévenus seront présentés un à un, à tour de rôle. Le passage devant le procureur de la République a duré jusqu'à 17h. Les cinq prévenus ainsi que la victime ont été, subséquemment, conduits, à 17h30, chez la juge d'instruction. Leur présentation à la deuxième chambre (la partie civile) s'est terminée hier tard dans la soirée. La juge d'instruction n'a commencé à auditionner les prévenus, un à un, qu'à partir de 20h. Ce n'est qu'après qu'il aura à signifier les chefs d'inculpation devant être retenus contre chacun d'entre eux. L'avocat de la partie civile, Me Rédha Bekkat, nous a précisé que « les prévenus pourraient ne pas être tous mis sous mandat de dépôt. On ne pourra le savoir qu'une fois l'instruction de l'affaire terminée. Ce qui risque de prendre encore du temps jusqu'à une heure tardive de la soirée ». L'avocat a souligné également que la victime ne sera mise en confrontation avec les prévenus qu'aujourd'hui. Les parents de la victime ont souhaité, hier au tribunal, que la loi y afférente soit appliquée. Sur l'état de leur fils après son passage devant le procureur de la République et sa confrontation avec ses agresseurs, les parents de Mehdi Sari répondent : « Notre fils est moralement bien. Il est serein et a bien répondu aux questions du procureur. Il a confiance en la justice de son pays. Nous souhaitons que cette affaire soit traitée à sa juste valeur. »