Des chefs d'inculpation, les plus importants, retenus par le juge d'instruction près le tribunal de Chéraga (Alger) le 15 décembre 2004 contre les personnes (dont une fille) impliquées dans l'opération de kidnapping, torture et séquestration du jeune Mehdi Sari, ont été annulés par la chambre d'accusation près la cour de Blida. Le procès aura lieu, en audience publique, le 7 juillet devant la cour d'assises de Blida. Suite à la décision, étonnante, de la chambre d'accusation, la partie civile a usé de son droit de recours et a introduit un pourvoi en cassation. Ainsi, l'affaire a été portée devant la Cour suprême. Juridiquement parlant, le procès serait reporté jusqu'à ce que la Cour suprême statue sur l'appel introduit par la partie civile. Mais jusque-là, le jugement de l'affaire se déroulera, comme prévu, jeudi prochain. La famille Sari dit ne pas avoir compris ce qui a motivé la chambre d'accusation pour annuler des chefs d'inculpation confirmés par le juge d'instruction. Elle a tenu ainsi à rappeler, dans une déclaration transmise à la presse, que « Mehdi a été torturé, défenestré et jeté près d'une décharge publique ». Ainsi, elle compte sur « l'impartialité des magistrats de la Cour suprême » à même d'appliquer la loi dans toute sa rigueur. Pour rappel, l'enlèvement a été orchestré, le 8 décembre 2004, à l'intérieur de la résidence d'Etat Moretti par un groupe de jeunes qui a été identifié avec l'aide de la victime. Parmi ces individus, figurent le fils d'une personnalité connue et celui d'un homme d'affaires réputé. En tout, sept personnes sont inculpées dans cette affaire. Trois prévenus sont toujours en fuite. L'un d'eux se trouve actuellement en France. Celui-ci a quitté le territoire national le lendemain du forfait. Les cinq autres prévenus ont été mis en détention provisoire juste après l'instruction de l'affaire, soit depuis plus de cinq mois. Le juge d'instruction a retenu, en effet, six chefs d'inculpation contre six prévenus, à savoir « kidnapping, séquestration, torture, tentative de meurtre, tentative de viol et vol ». L'affaire a défrayé la chronique. Le préjudice causé à la victime, à savoir Mehdi Sari, un jeune de 20 ans résidant à Dély Ibrahim, est grave. Suite à l'agression ou plutôt la tentative d'assassinat, comme souligné dans les chefs d'inculpation, Mehdi a été hospitalisé durant quelques jours, avant de sortir, main droite plâtrée et visage couvert d'ecchymoses.