Les forces progouvernementales de Somalie ont affirmé vendredi avoir pris un quartier de la périphérie nord de Mogadiscio aux rebelles islamistes shebab à l'issue d'une brêve offensive. Vendredi matin, les troupes du gouvernement de transition (TFG), soutenues par la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), "ont avancé vers les dernières positions (des shebab) à Suqaholaha, prenant le contrôle de quartiers clés," a affirmé Abdulahi Ali Anod, commandant des forces somaliennes. Selon des témoins, l'Amisom avait déclenché un tir d'artillerie massif avant d'envoyer des chars et son infanterie sur le terrain. "Il y a eu d'intenses bombardements de la force de maintien de la paix de l'Amisom ce matin et maintenant nous voyons leurs tanks et leurs troupes d'infanterie entrer dans la zone," avait raconté l'un d'eux, Abdulahi Nuradin. "J'ai vu trois soldats blessés, transportés sur un pick-up," avait-il ajouté. L'Amisom a reconnu que deux de ses soldats avaient été blessés. "Les troupes somaliennes et leurs alliés de l'Amisom ont avancé vers Suqaholaha, il y a eu d'intenses combats ce matin mais maintenant le bruit des tirs a diminué," a indiqué un autre témoin, Ahmed Yare. "L'opération d'aujourd'hui a étendu, avec succès, les défenses de la ville et privera les terroristes d'un terrain important à partir duquel ils attaquaient la population," a affirmé vendredi après-midi le commandant de l'Amisom, Fred Mugisha. "Elle va permettre aux civils de rentrer chez eux et de reprendre une vie normale," avait-il déjà estimé dans la matinée, appelant les Somaliens à "coopérer au maximum pour la paix". En août, les shebab avaient été contraints de quitter leurs positions clés à l'intérieur de la capitale sous la pression des forces du TFG et de l'Amisom. Il n'y a désormais plus de ligne de front à Mogadiscio. Mais les insurgés, qui ont juré la perte du TFG soutenu par la communauté internationale, ont conservé des bases en périphérie de la capitale et mènent désormais un combat de type guérilla dans la zone -- attaques à la grenade, aux véhicules piégés. Les forces progouvernementales lancent régulièrement des attaques aux abords de la capitale pour tenter d'en consolider leur contrôle. Plus largement, les rebelles ont vu leur emprise sur le sud et le centre somaliens s'éroder depuis que les armées kényane et éthiopienne se sont aussi lancées contre eux fin 2011. Les forces éthiopiennes ont récemment pris Baïdoa, le plus important bastion shebab dans le sud après le port de Kismayo, poumon économique des rebelles.