L'armée syrienne bombardait vendredi plusieurs quartiers de la ville de Homs où sont encore retranchés des rebelles, et intensifiait ses assauts dans la province d'Idleb en incendiant des maisons, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La répression se poursuit malgré l'approbation par le président Bachar al-Assad du plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan. Mais M. Assad a conditionné la réussite du plan à l'arrêt des violences commises selon lui par les "groupes terroristes", en référence aux rebelles. Au moins 15 obus de mortier se sont abattus sur les quartiers Bab Tadmor, Boustane al-Diwane, Hamidiyé et Safsafé à Homs (centre), troisième ville de Syrie, où les forces gouvernementales tentent d'écraser les poches de résistance. En province, deux civils ont été tués par des tirs contre leur voiture près du village de Bsas, selon l'OSDH. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), les forces gouvernementales ont lancé une opération près de la ville de Maarat al-Noomane, procédant à des perquisitions et incendiant quatre maisons, a ajouté l'ONG. Avant l'aube, des combats entre armée et rebelles ont eu lieu à Harasta et Erbine, à une dizaine de km de Damas, après une attaque des insurgés qui ont tiré des roquettes RPG sur un poste de sécurité, d'après l'OSDH. De violents combats se déroulaient par ailleurs dans les provinces de Hama (centre) et Deir Ezzor (est), selon les Comités locaux de coordination, qui animent la contestation sur le terrain. Les violences ont fait près de 10.000 morts, en majorité des civils, depuis le début de la contestation populaire le 15 mars 2011 selon l'OSDH. Cette révolte s'est militarisée au fil des mois, les rebelles, principalement des déserteurs de l'armée, disant chercher à défendre leurs villes et les civils, face à l'impuissance de la communauté internationale à faire cesser la répression menée par le régime. Le pouvoir syrien refuse de reconnaître la contestation l'assimilant à du "terrorisme".