Au moins 19 personnes ont été tuées mercredi par l'armée en Syrie, dont sept dans la province d'Idleb (nord-ouest) vers laquelle se dirigent des chars et des transports de troupes, ont annoncé une ONG et le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition. Dans la province d'Idleb, six civils ont été abattus, notamment dans les villages de Kansafra, Maasarane et Maraayane, tandis qu'un soldat déserteur a été tué dans le village de Kfarnebel par les forces gouvernementales, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). De son côté, le CNS a fait état de la mort de «plusieurs martyrs » lors d'un bombardement à Maarret al-Noomane, une petite ville de la province. Dans la province d'Alep (nord), un civil a été tué par un sniper dans le village d'Alatareb, tandis que cinq déserteurs ont été abattus dans le village de Shayzar, dans la province de Hama (centre), ajoute l'OSDH. Un enfant de 5 ans et un membre de sa famille ont péri sous les balles dans la province de Deraa (sud), et quatre autres civils, dont un enfant, ont été abattus dans la ville de Homs (centre), où des tirs de roquettes ont été signalés dans les quartiers de Bab Tadmor et Jib al-Jandali, selon l'ONG. Toujours dans la province de Homs, des bombardements intermittents ont eu lieu dans la ville de Rastane, indique l'OSDH. Des renforts sont en route pour la province d'Idleb, s'est alarmé le CNS, qui « a constaté depuis quelques heures 42 chars et 131 véhicules de transport de troupes quittant Lattaquié en direction de la ville de Saraqeb », « ainsi que des colonnes militaires se dirigeant vers la ville d'Idleb ». Province montagneuse située près de la frontière turque, Idleb, où se trouve un grand nombre de combattants de l'Armée syrienne libre (ASL), pourrait devenir après Homs le prochain front où s'affronteront rebelles et armée régulière, s'est inquiété Milad Fadel, de la Commission générale de la révolution syrienne. «Nous craignons une opération militaire majeure dans la région », cernée par « un grand nombre de soldats », a-t-il ajouté. Mais l'ASL, quoique inférieure en nombre et sous armée, se battra, a assuré M. Fadel. Le CNS a appelé « la communauté internationale, la Ligue arabe et les organisations internationales à agir de manière urgente à tous les niveaux afin d'éviter la réédition du massacre de Baba Amr », quartier de la ville de Homs repris le 1er mars par les forces gouvernementales, « où des centaines de martyrs sont tombés ». « La ville de Homs s'est transformée en une ville de décombres sous les bombardements de l'armée du régime », souligne le CNS. Selon l'ONG Human Rights Watch, quelque 700 personnes y ont péri et des milliers ont été blessées. Le CNS appelle également les « révolutionnaires » à Damas, Alep et Hama « à prendre toutes les initiatives nécessaires pour alléger la pression » sur Idleb. L'armée intensifie ses pressions sur les poches rebelles depuis la chute de Baba Amr. Selon l'OSDH, sept personnes ont également été blessées par des tirs «lors d'un raid et d'une campagne d'arrestations menés par les forces régulières dans la localité de Kfarnebel », (province d'Idleb). A Damas, l'armée s'est déployée dans le quartier de Qaboune et a mené des raids, indique l'OSDH. «Une force militaire comprenant des véhicules blindés de transport de troupes a pris d'assaut la localité de Qara dans la province de Damas », ajoute l'ONG. A Yabroud (au nord de Damas), « des tirs ont été entendus alors que les accès à la ville » étaient bloqués, rapporte un groupe sur Facebook baptisé «Chabaket Cham ».