Le président syrien Bachar al-Assad doit appliquer le plan Annan "maintenant", a indiqué vendredi le porte-parole de l'émissaire conjoint de l'ONU et de la Ligue Arabe pour la Syrie, Kofi Annan. "Nous attendons de lui que le plan soit exécuté immédiatement. A l'évidence, nous n'avons pas constaté de cessation des hostilités sur le terrain. C'est notre grande préoccupation", a déclaré M. Ahmad Fawzi, soulignant que le plan Annan devait être mise en place "maintenant". "Il est impératif que les tueries cessent (...), que les violences cessent", a-t-il ajouté. "Il incombe aux autorités syriennes d'exécuter le plan rapidement", a-t-il insisté, expliquant ne pas savoir quelle serait la "prochaine étape" si le plan n'est pas exécuté. M. Annan doit s'adresser lundi au Conseil de sécurité de l'ONU par vidéoconférence depuis Genève pour faire le point sur la situation. Ce sera la deuxième fois que l'émissaire de l'ONU procède de la sorte. Le plan proposé par M. Annan préconise notamment la cessation de toute forme de violence armée par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire à l'ensemble des zones affectées par les combats et la libération des personnes détenues arbitrairement. M. Fawzi a par ailleurs indiqué que Kofi Annan avait l'intention de se rendre en Iran mais pour l'instant aucune date n'a encore été fixée avec les autorités. Il a ainsi souligné qu'il était important d'obtenir "l'unité de la communauté internationale derrière" le plan Annan. Il a également l'intention de se rendre à Ryad", a-t-il ajouté, soulignant que M. Annan avait déjà visité des "pays clés dans la région", se rendant "au Caire, à Ankara, à Doha, Pékin et Moscou", "pour obtenir leur appui". L'Arabie saoudite, poids lourd du monde arabe et musulman sunnite, est très critique vis-à-vis du régime du président syrien Bachar al-Assad pour sa répression de la révolte populaire. Le 4 mars le prince Saoud avait estimé que l'opposition syrienne avait le "droit" de s'armer "pour se défendre". Sur le terrain, l'armée syrienne bombardait vendredi plusieurs quartiers de la ville de Homs où sont encore retranchés des rebelles, et intensifiait ses assauts dans la province d'Idleb en incendiant des maisons, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui estime que les violences ont fait près de 10.000 morts, en majorité des civils, depuis le début de la contestation populaire le 15 mars 2011.