La Tunisie "n'est pas une terre de jihad, mais elle est une terre de prédication religieuse", a déclaré vendredi au quotidien tunisien Le Temps Seif Allah Ben Hassine, considéré comme un leader des salafistes jihadistes, assurant que son mouvement ne prêchait pas la violence. "Nous ne prêchons pas la violence. Tous nos actes se résument actuellement à de la prédication morale et à des oeuvres de charité", déclare M. Ben Hassine, connu sous le nom de Abou Yadh et considéré comme l'un des principaux leaders de la mouvance la plus radicale des salafistes (les jihadistes). "Je suis persuadé que la Tunisie n'est pas une terre de jihad mais elle est une terre de prédication religieuse (...) Nous ne voulons que du bien à notre pays et à nos compatriotes", assure Abou Yadh, estimant qu'"on brandit l'épouvantail salafiste pour effrayer le peuple tunisien". Questionné sur la décision du parti islamiste dominant Ennahda de renoncer à toute référence à la charia dans la future Constitution tunisienne, il dit n'être "pas concerné par cette question". "Ennahda a déjà fait son choix pour être dans la voie de la laïcité, bien loin de l'islam et de la charia", estime-t-il. "Un gouvernement légitime est celui qui gouverne selon la parole divine", déclare-t-il, déniant toute légitimité à l'Assemblée élue et au gouvernement provisoire. Libéré lors de l'amnistie qui a suivi la révolution et la chute de Ben Ali, Abou Yadh est le co-fondateur en 2000 du Groupe combattant tunisien. il a été inscrit en 2002 par le Comité du Conseil de sécurité de l'Onu sur la liste des sanctions de personnes ou de groupes liés à Al Qaïda. Il a combattu en Afghanistan et a été arrêté en 2003 en Turquie, avant d'être extradé en Tunisie et condamné à 43 ans de prison par le régime de Ben Ali.