A dix jours du lancement de la campagne électorale, le président de la commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSL), a déploré mercredi à Alger le silence des institutions officielles face à leurs doléances. "Il est temps que les parties concernées (ministère de l'Intérieur et walis +préfets+) nous fournissent des réponses complètes" à nos réclamations, a indiqué Mohamed Seddiki lors d'une conférence de presse. "Si aucune réponse ne nous est fournie, nous nous adresserons au président de la république (Abdelaziz Bouteflika) en tant que premier magistrat du pays", a ajouté M. Seddiki. La CNSL, saisie par des partis politiques, a demandé des explications "aux instances concernées", après le refus de certains walis d'accepter des listes de candidats. Elle a également demandé des détails, par commune et par département, sur le fichier électoral. Aucune suite n'a été donnée à ces différentes demandes. M. Seddiki a également fait part de sa "crainte" d'un fort taux d'abstention. La campagne électorale pour les élections législatives en Algérie débutera le dimanche 15 avril et prendra fin le 6 mai 2012, quatre jours avant la tenue du scrutin. La CNSL a gelé ses activités a deux reprises. Elle est, pour la première fois en Algérie, présidée par le représentant d'un parti politique, alors que jusqu'à présent elle était chapeautée par une personnalité désignée par les autorités. En vue de garantir la transparence du scrutin du 10 mai, les autorités algériennes ont en outre créé une commission nationale de supervision des élections composée exclusivement de magistrats désignés par le chef de l'Etat. La CNSL est chargée du "suivi et du contrôle des opérations électorales et de la neutralité des agents en charge de ces opérations". La commission de supervision des législatives a pour mission principale de veiller à l'application de la loi électorale. Elle est notamment chargée de recevoir les recours de la CNSL. Depuis l'instauration du multipartisme en 1989, l'opposition dénonce systématiquement des fraudes en faveur des partis au pouvoir