La justice tunisienne a délivré 50 mandats d'amener contre l'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali réfugié en Arabie Saoudite depuis sa chute en janvier 2011, a indiqué mardi le ministre tunisien de la Justice. "Nous avons émis 50 mandats d'amener concernant pour la plupart des affaires de corruption et détournement de fonds", a déclaré à la presse le ministre tunisien, Nourredine Bhiri, ajoutant que "toutes les procédures ont été dûment accomplies" pour son extradition. Ben Ali a fui avec son épouse Leïla Trabelsi en Arabie saoudite le 14 janvier 2011 sous la pression d'un soulèvement populaire qui a déclenché par la suite le "Printemps arabe". Le président tunisien Moncef Marzouki a estimé récemment que l'Arabie saoudite n'extraderait "jamais" Ben Ali, condamné par contumace à plusieurs reprises par la justice tunisienne. L'opposition tunisienne a critiqué la nonchalance du gouvernement islamiste à obtenir l'extradition de Ben Ali et de ses proches poursuivis dans plusieurs affaires. "Nous respectons la décision de l'Arabie Saoudite de refuser l'extradition de Ben Ali tout comme la Libye a respecté notre décision de ne pas extrader l'ancien Premier ministre de Kadhafi al-Baghdani al-Mahmoudi", a dit M. Bhiri. Il a cependant affirmé que "la présence de Ben Ali en Arabie saoudite peut s'avérer plus dangereuse que sa présence en Tunisie car il peut continuer de diriger des réseaux de corruption à partir de ce pays". Le président déchu fait l'objet de nombreuses actions en justice en Tunisie notamment pour homicide volontaire, complot contre la sûreté de l'Etat, usage et trafic de drogue. Il cumule des condamnations à 66 ans de prison et fait l'objet avec son épouse d'un mandat d'arrêt international. La Cour d'appel militaire de Tunis a confirmé récemment sa condamnation à cinq ans de prison par contumace et réduit les peines contre un ex-ministre et des hauts cadres de la sécurité de son régime poursuivis pour des tortures sur un groupe d'officiers de l'armée accusés de coup d'Etat.