Le ministre libyen des Affaires étrangères Ashour Bin Khaial a mis en garde samedi à Rome l'Union européenne contre "une aggravation de la situation sur le front de l'immigration clandestine". "Nous craignons une aggravation de la situation sur le front de l'immigration clandestine. Nous voulons lancer un signal, un avertissement à l'Italie et à l'UE pour qu'elles affrontent ce phénomène", a-t-il déclaré à l'issue d'une rencontre avec son homologue italien Giulio Terzi. "Pour le moment la situation n'est pas si grave mais nous avons des indications sur le fait que les choses pourraient empirer", a-t-il ajouté. "Des immigrés africains sont arrivés à la frontière entre l'Egypte et la Libye: pour le moment, ils ne sont pas nombreux mais ils pourraient augmenter". Giulio Terzi a estimé pour sa part que l'imigration est "un thème urgent à affronter dans la cadre de l'UE". "J'en parlerai lundi à Bruxelles: il faut un plan", a-t-il ajouté. Lors d'une visite le 3 avril à Tripoli, la ministre italienne de l'Intérieur Anna Maria Cancellieri avait affirmé que son pays était prêt à aider la Libye dans la lutte contre l'immigration clandestine. L'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi et l'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi avaient signé en 2008 un accord controversé signé en 2008 prévoyant le refoulement des immigrants clandestins vers la Libye. En février, la Cour européenne des droits de l'Homme a sanctionné l'Italie pour avoir renvoyé des demandeurs d'asile potentiels dans le cadre de cet accord. Depuis plusieurs années, la Libye est une destination et un pays de transit vers les côtes italiennes pour des centaines de milliers de migrants, essentiellement africains.