Prétexte n Les Occidentaux essayent de semer «le chaos total» en Syrie en vue de «démanteler» le pays, a accusé à l'ONU le ministre syrien des Affaires étrangères. Tandis que l'Europe et les Etats-Unis font pression en faveur de sanctions de l'ONU contre la Syrie, le chef de la diplomatie de Damas Walid al-Mouallem a affirmé devant l'Assemblée générale des Nations unies que les manifestations étaient devenues le «prétexte à des interventions étrangères». Al-Mouallem a ajouté que des gouvernements étrangers cherchaient à saboter la coexistence entre les différents groupes religieux en Syrie. «Comment pourrions-nous expliquer autrement les provocations médiatiques, le financement et l'armement de l'extrémisme religieux ?», a-t-il dit. «Quel autre but cela pourrait-il servir que de semer un chaos total qui aboutirait au démantèlement de la Syrie ?». Al-Mouallem a assuré que le peuple syrien était «déterminé à rejeter toute forme d'intervention étrangère». «La communauté internationale doit respecter la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Syrie, agir et réagir avec prudence afin d'éviter de nouveaux bouleversements qui menaceraient la paix régionale», a-t-il plaidé. L'Union européenne et les Etats-Unis ont déjà imposé des sanctions au régime du Président Bachar el-Assad après la répression des manifestations qui aurait fait plus de 2 700 morts, selon les ONG. Ils font pression sur le Conseil de sécurité pour adopter des sanctions à son tour mais la Russie et la Chine, deux membres permanents, s'y opposent. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a invité à cet effet la Chine à apporter son soutien à une résolution du Conseil de sécurité, lors d'un entretien avec le ministre des Affaires étrangères chinois Yang Jiechi. Yang a adressé une mise en garde voilée contre toute action internationale contre la Syrie lors d'un discours, hier, lundi, devant l'Assemblée générale. Pékin «souhaite que les différentes parties syriennes fassent preuve de retenue pour éviter toute forme de violence et de nouvelles effusions de sang et apaiser au plus vite la situation», a-t-il souligné. Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a, quant à lui, demandé au Conseil de sécurité d'agir, soulignant que l'Europe imposerait davantage de sanctions contre le régime syrien si la répression continuait. Sur le terrain, au moins 20 personnes ont été blessées ce mardi matin par l'armée syrienne qui mitraille depuis l'aube Rastane, une ville située à 180 km au nord de Damas, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme. «Au moins vingt personnes ont été blessées, dont sept grièvement, à Rastane où depuis l'aube, des soldats utilisent des mitrailleuses lourdes posées sur des chars. En outre de fortes explosions sont entendues dans la ville», a indiqué l'Osdh. Pour sa part, la Coordination des comités locaux, qui chapeaute les manifestations en Syrie, a fait état d'un «déploiement massif à Rastane». Par ailleurs, à Talbisseh, à 10 km plus au sud du pays, le bruit des armes automatiques a été entendu ce mardi matin durant 90 minutes et vingt-cinq barrages ont été érigés dans cette région, selon l'Osdh. R. I. / Agences