La Syrie a qualifié samedi de "provocateurs" les propos d'Ankara sur un possible recours à l'Otan pour protéger sa frontière avec la Syrie, les jugeant "en contradiction" avec le plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan. "Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu ont tenu des propos provocateurs qui visent à aggraver la situation en Syrie et affectent les relations bilatérales", a affirmé dans un communiqué le porte-parole des Affaires étrangères Jihad Makdessi. Jugeant ces déclarations "en contradiction" avec le plan Annan, il a estimé "inquiétant que M. Erdogan menace de mobiliser l'Otan pour protéger sa frontière". Selon lui, M. Erdogan est "à l'exact opposé" d'une politique de bon voisinage lorsqu'il "abrite des groupes terroristes armés qui ne croient pas au processus politique". Le 12 avril, M. Erdogan avait affirmé que "l'Otan a la responsabilité de protéger les frontières de la Turquie", après que des journaux turcs avaient rapporté des tirs des forces syriennes vers le sol turc. L'article 5 du traité de l'Atlantique Nord stipule que si un pays de l'Otan est victime d'une attaque, chaque membre doit considérer cet acte comme une attaque dirigée contre l'ensemble des Etats membres et prendre les mesures nécessaires pour venir en aide au pays visé. Plus récemment, M. Davutoglu a annoncé que la Turquie étudiait toutes les mesures qu'elle pourrait prendre si la poursuite des violences en Syrie continuait à provoquer l'afflux de dizaines de milliers de réfugiés sur son sol. Mi-avril, les forces de sécurité syriennes ont ouvert le feu près de la frontière turque. Ankara avait fait état de six blessés, dont deux membres du personnel turc, dans le camp turc de Kilis. La Turquie, ancien allié de Damas, a rompu ses relations avec le régime de Bachar al-Assad après le début en mars 2011 de la sanglante répression de la contestation populaire.