Les mouvements d'opposants syriens rassemblés au Caire peinaient toujours mardi soir à mettre au point une vision commune de la transition en Syrie, en raison notamment des divergences sur la nécessité d'une intervention militaire étrangère. Cette réunion intervient après l'adoption samedi à Genève d'un accord sur la transition politique par le Groupe d'action sur la Syrie, composé de représentants des pays arabes et occidentaux. Les mouvements d'opposition, réunis depuis lundi, étaient toujours en discussions en fin de soirée. Le Conseil national kurde syrien a brièvement claqué la porte des débats en raison d'un désaccord sur la formulation du document final avant de revenir à la table des discussions, a rapporté la télévision publique égyptienne. "Il y a eu plusieurs points de désaccords, mais la situation est restée sous contrôle et une vision commune va être présentée par la suite", a indiqué Mays al-Kridi, un des participants à la réunion. "L'opposition syrienne veut (...) résoudre la situation", a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision. Un peu plus tôt, la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS) avait annoncé qu'elle se retirait des débats, estimant que les divergences étaient trop grandes au sein de l'opposition. "Parler de l'unité de l'opposition syrienne ne sert qu'à masquer l'impuissance de la communauté internationale", a déploré la CGRS. Elle a aussi critiqué les puissances mondiales ayant accepté à Genève un accord sur une transition en Syrie, fruit d'un compromis avec la Chine et la Russie, des alliés clés du régime de Damas. "La priorité maintenant est de continuer à renforcer l'unité parmi les forces révolutionnaires syriennes, surtout l'Armée syrienne libre dans le pays, et de garantir le soutien à cette option (militaire) par tous les moyens", a-t-elle ajouté. Les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) ont également décidé de boycotter la réunion du Caire, la qualifiant de "complot". En plus de 15 mois de révolte, la répression et, depuis quelques mois, les combats entre l'armée de Bachar al-Assad et les rebelles ont fait plus de 16.500 morts, en majorité des civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Il est impossible d'obtenir un bilan de source indépendante depuis que l'ONU a cessé de comptabiliser fin 2011 les victimes de ce conflit sanglant.