L'Armée syrienne libre (ASL, formée de soldats déserteurs) a appelé samedi les "pays amis" de l'opposition à lancer des "raids aériens" contre les forces du président Bachar al-Assad, après le "crime" perpétré à Houla. Elle a demandé également à "tous les combattants (...) de l'ASL de mener des attaques organisées contre les forces d'Assad, ses milices et tous les symboles du régime sans exception", et exhorté dans le même temps "pour la dernière fois", les militaires du régime à abandonner l'armée "qui a trahi le peuple". Plus de 90 civils, dont 25 enfants, ont été tués depuis vendredi dans des bombardements de l'armée contre la région de Houla, une ville du centre de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le général Moustapha al-Cheikh, chef du Conseil militaire de l'ASL, basé en Turquie, demande dans un communiqué à la communauté internationale de prendre "une position appropriée après le crime odieux perpétré par le régime assassin d'Assad dans la région de Houla". "Nous appelons de façon urgente les pays amis de la Syrie à former une alliance militaire, hors du Conseil de sécurité de l'ONU, pour mener des raids aériens ciblés contre les gangs d'Assad et les symboles de son régime, devenu une des principales cause de l'instabilité dans la région et le monde", a-t-il indiqué. Le général syrien fait référence au groupe "Les amis du peuple syrien", composé des Etats-Unis, des principales puissances européennes et de la plupart des pays de la Ligue arabe, qui soutient l'opposition et tente de faire pression sur le régime de Bachar al-Assad pour qu'il cesse sa répression de la révolte. Au sein de ce groupe, des pays arabes comme l'Arabie saoudite et le Qatar sont favorables à un armement des rebelles, mais d'autres y sont opposés comme les Etats-Unis. Le 19 avril, Moustapha al-Cheikh avait déjà appelé à une intervention militaire internationale sans l'aval de l'ONU, jugeant que les efforts internationaux entrepris n'étaient "pas la hauteur" des attentes du peuple syrien. Il avait notamment estimé que le plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan était "voué à l'échec" compte tenu du manque de coopération du régime. Samedi, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne, a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de convoquer une réunion d'urgence sur la question de Houla. Le CNS a demandé en outre à l'ASL d'"empêcher le régime et ses milices armées de parvenir dans les régions civiles, en coupant les routes par tous les moyens disponibles".