L'émissaire international sur la Syrie, Kofi Annan, juge impératif d'avoir un cessez-le-feu en Syrie afin de mener la transition politique, a indiqué, hier, à Genève son porte-parole. Il est impératif d'obtenir un cessez-le-feu, a déclaré Ahmad Fawzi, lors d'un point de presse sur l'accord conclu, samedi dernier, à Genève. Egalement présent, le porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l'homme, Rupert Colville, a souligné que la solution devait être la mise en œuvre du plan Annan. Pour cela, la violence doit cesser et le flux d'armes doit stopper, a-t-il dit. Les deux sont inextricablement liés, a-t-il ajouté. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, la Turquie et des pays représentant la Ligue arabe se sont accordés samedi à Genève sur les principes d'une transition politique proposée par le médiateur international Kofi Annan, notamment la formation d'un gouvernement de transition comprenant des membres du pouvoir actuel et de l'opposition. M. Fawzi, a estimé, hier, que la réunion internationale de samedi avait donné lieu à un changement, spécialement de la position des Russes et des Chinois. Il a appelé les partis à cesser la violence et mettre oeuvre l'accord international de Genève. S'il est appliqué, il aura un effet sur la dynamique sur le terrain, a relevé le porte-parole de l'ancien chef de l'ONU. Néanmoins, il a reconnu qu'il s'agissait d'une crise extrêmement complexe et que la sortie de crise serait une route longue et cahoteuse. La Russie accuse les Occidentaux de dénaturer l'accord de Genève Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accusé, hier, certains pays Occidentaux de chercher à dénaturer l'accord conclu samedi à Genève sur les principes d'une transition politique en Syrie proposée par le médiateur international Kofi Annan. Malheureusement, certains représentants de l'opposition syrienne ont commencé à dire que l'accord de Genève était inacceptable pour eux, et parallèlement, certains participants occidentaux à la rencontre de Genève ont commencé dans leurs déclarations publiques à dénaturer les compromis que nous avons trouvés, a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse à Moscou. Cela ne sert à rien d'interpréter ces compromis, a ajouté M. Lavrov, sans préciser les pays auxquels il faisait référence. L'opposition tente d'élaborer une vision de l'après-Assad Des opposants syriens tentaient, avant-hier, d'élaborer une vision commune de l'après-Assad, après avoir rejeté une feuille de route internationale prévoyant un gouvernement de transition malgré la poursuite des violences. Le président syrien a lui ratifié une série de lois "antiterroristes". La réunion du Caire, qui doit avoir lieu sur deux jours, "est une opportunité qu'il ne faut perdre en aucun cas", a dit à son ouverture le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, en appelant l'opposition à s'unir. "Le temps ne joue pas en notre faveur", a-t-il ajouté en soulignant la nécessité d'un "système démocratique pluraliste qui ne fasse pas de discrimination" entre Syriens. Boycott des rebelles L'objectif est de "parvenir à une vision unifiée concernant la période de transition et l'avenir de la Syrie", avait auparavant indiqué le porte-parole du Conseil national syrien (CNS), Georges Sabra. Cette formation, la principale coalition de l'opposition, participe à la réunion. En revanche, les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), force armée d'opposition principalement composée de soldats déserteurs, ont boycotté la rencontre qualifiée de "complot", rejetant toute négociation avec le régime. La réunion intervient alors que les violences se poursuivent en Syrie et que le président Bachar al-Assad a ratifié lundi trois lois prévoyant de lourdes peines pour les responsables d'actes "terroristes" visant à changer la nature du régime.