Les Occidentaux chercheraient à convaincre la Russie d'accorder l'asile politique au président syrien Bachar al-Assad confronté à une révolte sans précédent après 12 ans de pouvoir, alors que de violents combats se déroulaient dans la banlieue de Damas et à Homs. "Les pays occidentaux, et en premier lieu, les Etats-Unis, tentent de manière active de persuader Moscou d'accueillir le dirigeant syrien et de lui accorder l'asile politique", selon le quotidien russe Kommersant, citant une source diplomatique russe. Mais, selon cette source, la Russie, allié de premier plan de Damas, "n'a pas pour projet d'accueillir" le chef de l'Etat syrien, tandis qu'une source proche du Kremlin estimait que le président avait "environ 10% de chance de rester au pouvoir". Pour sa part, la Chine a demandé mardi que soit appliqué au plus vite "l'esprit" de l'accord sur la Syrie conclu samedi à Genève, qui demande au régime et à l'opposition de s'entendre sur la formation d'un gouvernement de transition. "La Chine pense que l'urgence est que le communiqué du groupe d'action sur la question syrienne soit mis en oeuvre", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Weimin. Samedi à Genève, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne) ainsi que la Turquie et des pays représentant la Ligue arabe se sont accordés sur les principes d'une transition en Syrie, où la révolte contre le régime de M. Assad, lancée en mars 2011, s'est transformée en conflit armé. Après la réunion, les participants ont divergé sur l'interprétation de l'accord, Washington estimant qu'il ouvrait la voie à l'ère "post-Assad", tandis que Moscou et Pékin, pays également allié de Damas, réaffirmaient qu'il revenait aux Syriens de déterminer leur avenir. Par ailleurs, une source russe citée par l'agence de presse Interfax a soutenu que l'avion turc abattu le 22 juin par la Syrie avait "provoqué" la défense antiaérienne syrienne, en violant "deux fois" l'espace aérien de ce pays. "L'équipage ne pouvait être guidé que par un seul motif, celui de tester le système de défense antiaérienne syrienne", a souligné cette source. L'information n'a pas été confirmée officiellement à Moscou. Depuis la destruction de son appareil, un F-4 Phantom, la Turquie affirme que l'avion se trouvait dans l'espace aérien international, alors que Damas vance qu'il était entré dans son espace aérien. Le président Assad a regretté mardi cet incident en rejetant les accusations d'Ankara selon lesquelles la défense syrienne a intentionnellement abattu le F-4 turc qui était, selon la Turquie, en mission d'entraînement au-dessus de la Méditerranée.