Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, arrive dimanche à Alger pour son premier voyage officiel dans un pays arabe afin de renforcer le dialogue avec l'Algérie mais aussi évoquer la crise au Mali voisin. Cette visite de deux jours "marque l'importance que nous attribuons aux relations entre la France et l'Algérie, relations exceptionnelles par leur profondeur et leur intensité", a indiqué vendredi le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. Avec son homologue algérien Mourad Medelci, M. Fabius devrait aborder longuement la question du Sahel et la crise au Mali, dont le Nord est désormais contrôlé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des mouvements alliés. M. Fabius doit également s'entretenir avec le président algérien, Abdelaziz Bouteflika. "Paris attend de l'Algérie, principale puissance dans cette région, une forte implication dans la résolution de la crise malienne et de l'insécurité au Sahel", a estimé samedi le quotidien francophone El Watan. L'Algérie avait joué un rôle de médiation en 2006 entre les Touareg et les autorités maliennes, et beaucoup comptent qu'elle apporte à nouveau son concours à une solution au conflit du Nord malien. Des responsables de la région, de l'organisation ouest-africaine (Cédéao) et de l'Europe en quête d'une solution pour le Mali se sont succédé à Alger. Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a ainsi estimé cette semaine, après une visite en Algérie, que le grand voisin pouvait "faciliter" une résolution de la crise malienne.