Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius était attendu dimanche à Alger pour sa première visite officielle dans un pays arabe, centrée sur un renforcement des liens franco-algériens mais d'abord sur l'urgence de la crise au Mali. M. Fabius sera accueilli par son homologue algérien Mourad Medelci à son arrivée dimanche à 18h00 GMT à l'aéroport Les deux ministres devraient aborder longuement la situation du Mali voisin, aujourd'hui divisé entre une capitale sans réel gouvernement et un Nord occupé par deux groupes islamistes armés, Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), alliés d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). M. Fabius devait également être reçu lundi par le président Abdelaziz Bouteflika pour un entretien suivi d'un déjeuner, avant de repartir en fin d'après-midi. Les positions d'Alger et Paris sur la résolution du conflit dans ce pays sahélien ne sont pas très éloignées. Tous deux insistent sur la constitution d'"un véritable gouvernement au Mali qui puisse prendre ses responsabilités", selon les mots samedi du président François Hollande. Tous deux considèrent aussi que c'est aux "Africains eux-mêmes d'organiser le soutien au Mali". Mais Paris voit en l'Algérie, puissance régionale, une capacité d'intervention militaire, le cas échéant, pour aider au rétablissement de l'autorité de Bamako dans le nord et neutraliser les islamistes. Sans rejeter une option militaire, Alger, consulté depuis des semaines par les Africains et les Occidentaux sur le Mali, oeuvre dans un cadre strictement diplomatique. "Nous encourageons le dialogue entre les différentes parties, et considérons qu'il existe encore une chance pour un règlement politique à la crise dans le nord du Mali", déclarait la semaine dernière son ministre chargé des Affaires maghrébines et africaines Abdelkader Messahel.