Le Soudan et le Soudan du Sud ont conclu un accord "raisonnable" sur le pétrole, et d'autres différends devraient être réglés, a-t-on appris samedi auprès de responsables soudanais. Ces déclarations interviennent quelques heures après l'annonce à Addis Abeba par le médiateur de l'Union africaine (UA) Thabo Mbeki que Khartoum et Juba s'étaient mis d'accord sur le partage de la manne pétrolière du Soudan d'avant la partition. "Nous avons conclu un accord final avec le Soudan du Sud sur le transit du pétrole et nous comptons régler d'autres dossiers en négociation", a déclaré le sous-secrétaire au ministère du Pétrole Awad Abdul Fatah, cité par l'agence officielle Suna. Mutrif Siddiq, un membre de la délégation aux pourparlers d'Addis Abeba, a indiqué que l'accord était "raisonnable" même s'il ne correspond pas aux attentes des deux parties. Suna n'a donné aucun détail sur le contenu de l'accord. "Les parties se sont mises d'accord sur les détails financiers concernant le pétrole" a annoncé dans la nuit, sans détails sur l'accord, M. Mbeki, à l'issue d'une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA. "Le pétrole va couler", a-t-il poursuivi, sans non plus préciser quand. Le Soudan du Sud a hérité à son indépendance en juillet 2011 des trois quarts des ressources pétrolières du Soudan d'avant partition. Mais il reste entièrement tributaire des oléoducs du Nord pour exporter. Faute d'accord sur la redevance à payer par Juba à Khartoum sur le pétrole qui transite par le territoire soudanais, le Nord avait décidé de se payer en nature en prélevant du brut à son passage. Furieux, le Sud avait alors stoppé sa production. Lors d'une visite à Juba vendredi, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait exhorté les deux voisins à faire des compromis pour régler les différends jamais réglés depuis un an, des litiges qui les ont conduits au bord de la guerre au printemps. Les pourparlers d'Addis Abeba sous l'égide de l'UA piétinaient jusque là à tel point que Juba et Khartoum avaient dû laisser passer, sans accord, la date butoir du 2 août que leur avait donnée, sous peine de sanctions, le Conseil de sécurité de l'ONU pour régler leurs différends.