Les ex-ennemis du nord et du sud du Soudan se sont engagés mardi à travailler à une «paix durable» quelle que soit l'issue du référendum d'indépendance du Sud-Soudan qui pourrait aboutir à la partition du plus vaste pays d'Afrique. De hauts responsables du Parti du congrès national (NCP) du président Omar El Bechir et les anciens rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) ont signé un document sur les «principes directeurs» de leurs négociations sur les questions clés à régler pour assurer une transition pacifique après le référendum d'indépendance du Sud-Soudan en janvier. Les deux partis partagent «l'idée commune d'un avenir prospère pour l'ensemble des Soudanais, plutôt que d'un avenir accablé par les difficultés du passé», souligne le document signé mardi à Juba, la capitale du Sud-Soudan semi-autonome. Le NCP et le SPLM ont lancé le 10 juillet à Khartoum des négociations sur les enjeux «post-référendaires» stratégiques, comme le partage des ressources pétrolières et la citoyenneté si le choix de l'indépendance du Sud-Soudan l'emporte, mais aussi du maintien de cette région dans le pays à l'issue du référendum. «Les deux partis s'engagent à tenir le référendum sur l'autodétermination le 9 janvier 2011 et à respecter le choix de la population», souligne le document. Ce référendum est le point clé de l'accord de paix ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien. Un conflit à l'origine de deux millions de morts et nourri par des différends politiques, ethniques, religieux et économiques entre les deux régions. Plusieurs analystes et ONG craignent une flambée des violences avant, pendant et après ce référendum, et ce, surtout si ces négociations sur les enjeux stratégiques capotent. Ces pourparlers visent «une paix durable et la création de bonnes relations entre le nord et le sud» du Soudan, a fait valoir, Pagan Amum, qui a signé le document pour les ex-rebelles sudistes du SPLM. Un accord sur ces enjeux stratégiques «fera en sorte que le résultat du référendum - peu importe l'option choisie (par les Sud-Soudanais) - sera pacifique», a renchéri Mutrif Siddiq, un des membres de la délégation du NCP présent à Juba. L'ex-président sud-africain Thabo Mbeki, qui suit les discussions pour le compte de l'Union africaine, s'est félicité mardi de la signature de ce document. «Cela montre l'engagement des partis à discuter de ces enjeux avec le sérieux et l'urgence nécessaires», a-t-il dit. Les pourparlers entre les négociateurs du SPLM et du NCP doivent reprendre le 27 juillet.