L'armée égyptienne a promis lundi de venger ses 16 gardes-frontière tués dans le Sinaï par des "terroristes" qui se sont ensuite infiltrés en Israël avant d'être neutralisés, accusant des éléments de l'enclave palestinienne de Gaza d'avoir appuyé les assaillants. Cette attaque, la plus grave contre les forces égyptiennes dans la péninsule depuis les accords de paix israélo-égyptiens de 1979, qui ont rendu le Sinaï à l'Egypte, augmente la pression sur les autorités du Caire pour qu'elles reprennent en main cette région. Les Etats-Unis ont condamné l'attaque "terroriste" menée dimanche soir, en précisant qu'ils étaient prêts à aider l'Egypte à assurer la sécurité dans le Sinaï où la situation s'est détériorée après la chute en février 2011 du régime de Hosni Moubarak, sous la pression d'une révolte populaire. Le président Mohamed Morsi, élu en juin, et le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), se sont rendus dans l'après-midi dans le Sinaï, selon les médias officiels. L'Egypte a décrété trois jours de deuil national et des funérailles militaires sont prévues mardi. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Ehud Barak ont fait le déplacement sur le site de l'attaque côté israélien, M. Barak émettant "l'espoir que cela soit un rappel pour les Egyptiens de la nécessité d'être vigilants et efficaces". "Nous jurons au nom de Dieu que nous allons venger" les 16 hommes tués dimanche soir près du poste-frontière de Karm Abou Salem (Kerem Shalom, en hébreu), a affirmé le Conseil militaire égyptien dans un communiqué. "Les Egyptiens ne vont pas attendre longtemps avant de voir la réaction" à cette attaque "terroriste". Les militaires ont plus tard précisé que les auteurs de l'attaque étaient au nombre de 35 et avaient été appuyés pendant l'assaut, qui s'est produit au moment du repas de rupture du jeûne musulman de ramadan, par des tirs de mortier provenant de Gaza.