L'armée égyptienne a promis lundi de "venger" ses 16 gardes-frontière tués la veille dans le Sinaï par des "terroristes" qui se sont ensuite infiltrés en Israël, où cinq d'entre eux ont été tués. Cette attaque est la plus grave contre les forces égyptiennes dans la péninsule depuis les accords de paix israélo-égyptiens de 1979, qui ont rendu le Sinaï à l'Egypte. "Nous jurons au nom de Dieu que nous allons venger" les seize hommes tués près du poste-frontière de Karm Abou Salem (Kerem Shalom, en hébreu), a affirmé le Conseil suprême des forces armées (CSFA) égyptien. "Les Egyptiens ne vont pas attendre longtemps avant de voir la réaction" à cette attaque perpétrée par des "terroristes", ajoute le communiqué militaire. Le président Mohamed Morsi a proclamé trois jours de deuil national. Son porte-parole, Yasser Ali, a indiqué que des funérailles militaires seraient organisées mardi pour les victimes. "Tous les services de sécurité travaillent 24 heures sur 24 pour enquêter sur l'incident et pour arrêter rapidement les auteurs. Les résultats de l'enquête seront révélés au plus vite", a ajouté M. Ali. Selon les autorités égyptiennes, une dizaine d'hommes armés de grenades, d'armes automatiques et de lance-roquettes se sont emparés dimanche de deux blindés à un barrage près de la frontière, tuant seize gardes-frontière. Les assaillants ont ensuite réussi à pénétrer en territoire israélien avec l'un des blindés, avant d'être neutralisés par les forces israélienne. Cinq membres du commando ont été tués, a indiqué l'armée israélienne. Cette interception a permis de "faire échec à un attentat sanglant", a indiqué à la radio militaire le général Yoav Mordehai, porte-parole en chef de l'armée israélienne. Le général a qualifié les membres du commando "d'éléments du jihad mondial basés dans le Sinaï, devenu une serre pour le terrorisme mondial en raison de la faiblesse du contrôle exercé" par l'Egypte. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté déploré la mort des gardes-frontière égyptiens, ajoutant dans un communiqué "qu'il est clair qu'Israël et l'Egypte ont un intérêt commun a avoir une frontière calme", a-t-il déclaré. Son ministre de la Défense Ehud Barak a émis "l'espoir que cela soit un rappel pour les Egyptiens de la nécessité d'être vigilants et efficaces de leur côté". Le président Morsi avait dans la nuit promis de reprendre en main la région, après une réunion avec les responsables de l'armée, de la police et des renseignements.