Violence - Des hommes armés ont attaqué, hier, dimanche un poste-frontière entre l'Egypte et Israël, tuant 16 gardes-frontières égyptiens, avant de pénétrer avec un véhicule blindé en Israël. Vêtus comme des bédouins du Sinaï, ils étaient arrivés à bord de deux véhicules et s'étaient emparés de deux blindés à un barrage près de la frontière, avant d'ouvrir le feu sur le poste-frontière. Seize soldats et officiers des gardes-frontière ont été tués, d'après le ministère de la Santé. Les assaillants ont ensuite réussi à pénétrer en Israël avec l'un des blindés, près du poste-frontière de Karm Abou Salem (Kerem Shalom, en hébreu), avant d'être neutralisés. «Une explosion s'est produite dans un des véhicules avant qu'il n'atteigne Israël, tandis que le deuxième véhicule a été attaqué par l'armée de l'air israélienne», a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, en précisant qu'«il n'y a pas eu de victime du côté des soldats israéliens». Un haut responsable égyptien de la sécurité a, pour sa part, accusé des «jihadistes» venus de la bande de Gaza voisine d'être derrière l'attaque et l'Egypte qui a fermé «sine die» le terminal de Rafah, à sa frontière avec Gaza, selon les médias officiels. Des éléments jihadistes infiltrés de la bande de Gaza à travers les tunnels, en collaboration avec des éléments jihadistes des régions d'al-Mahdiya et de Gabal Halal (en Egypte), ont attaqué un poste-frontière pendant que les soldats et les officiers prenaient l'iftar. «Cette attaque lâche ne restera pas sans réponse (...) et ceux qui ont commis ce crime le paieront cher», a affirmé dans un communiqué le président égyptien, qui s'est réuni d'urgence dans la soirée avec des responsables militaires ainsi qu'avec le ministre de l'Intérieur et le chef des Renseignements, selon l'agence officielle Mena. Mohamed Morsi s'est, en outre, engagé à reprendre en main le Sinaï, où la situation s'est dégradée depuis la révolte qui a renversé début 2011 son prédécesseur Hosni Moubarak. L'armée égyptienne a, de son côté, promis ce lundi de «venger» les 16 gardes-frontières. «Nous jurons au nom de Dieu que nous allons les venger», a affirmé le Conseil suprême des forces armées (CSFA) dans une déclaration diffusée par l'agence officielle Mena. «Les Egyptiens ne vont pas attendre longtemps avant de voir la réaction» à cette attaque perpétrée par des «terroristes», ajoute le communiqué. «Toute personne en lien avec les groupes qui ont attaqué ces derniers mois nos troupes dans le Sinaï va payer cher, qu'elle soit en Egypte ou à l'étranger», poursuit le texte.