Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'oppositiona au régime de Bachar al-Assad, "étudie" la formation d'un "gouvernement de transition", a annoncé mardi son président Abdel Basset Sayda à l'issue d'un entretien avec François Hollande à Paris. "Nous étudions actuellement la formation d'un gouvernement de transition", a déclaré M. Sayda qui conduisait une délégation du CNS reçue pendant près de trois quarts d'heure par le chef de l'Etat français à l'Elysée, en présence du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Selon M. Sayda, ce gouvernement provisoire serait ouvert à toutes les composantes de la société syrienne, y compris à la communauté alaouite dont est issu le président syrien Bachar al-Assad. Interrogé sur l'imminence de sa formation, il a averti: "C'est un processus qui demande beaucoup de consultations, il ne faut pas aller trop vite mais le Conseil national syrien tente d'y parvenir le plus rapidement possible". Comme on lui demandait s'il pourrait s'agir d'un gouvernement en exil, M. Sayda a souligné que, pour le CNS, "l'essentiel" était la formation d'un gouvernement de "l'intérieur". Le président du CNS a salué la nomination de l'Algérien Lakhdar Brahimi, nouveau médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, "diplomate de grande expérience", mais a estimé que sa "mission sera toujours entravée par le veto russe" au Conseil de sécurité. Au président français, le CNS a de nouveau proposé la création d'une zone d'exclusion aérienne, a-t-il par ailleurs indiqué. "On ne va pas négocier la sortie" de Bachar al-Assad, "il doit sortir point à la ligne", a déclaré pour sa part Burhan Ghalioun, figure de l'opposition syrienne et membre du conseil exécutif du CNS. "Nous voulons que cette bande qui gouverne aujourd'hui la Syrie se désintègre et quitte le pouvoir", a-t-il insisté, estimant qu'il fallait "donner au peuple syrien le droit à l'auto-détermination". "On est prêts à négocier la sortie de tous ces gens mais pas des arrangements", a-t-il cependant tempéré.