Le chef des observateurs de l'ONU a, en outre, affirmé que cette suspension sera revue quotidiennement et que les activités reprendront quand la situation le permettra. En effet, la suspension de cette mission, déployée en avril pour superviser un cessez-le-feu préconisé par le plan Annan, était prévisible. D'abord, le plan en question n'a jamais été respecté. En plus, le général Mood avait accusé, avant-hier, les acteurs du conflit en Syrie de « pousser » à la violence. Il avait aussi appelé la communauté internationale à donner à la mission de l'ONU « un rôle qui serve mieux les aspirations du peuple syrien », alors que le Conseil de sécurité doit revoir son mandat « dans les jours et semaines qui viennent ». L'ex-chef du Conseil national syrien (CNS), Burhan Ghalioun, précipite les choses. Il a appelé, hier, à déployer des Casques bleus en Syrie. « Aujourd'hui, il est clair qu'on ne peut pas compter sur des observateurs désarmés, il faut envoyer en Syrie des Casques bleus, une mission plus nombreuse et capable de se protéger contre la violence de ce régime du président Bachar al-Assad », dit-il suggérant au Conseil de sécurité de « voter sous le chapitre sept une résolution demandant l'exécution sous la menace de la force du plan Annan. Il a fait cette déclaration alors qu'il était à Istanbul (Turquie) avec les autres acteurs de l'opposition syrienne pour une réunion de deux jours visant à l'unification de leur vision de l'avenir de leur pays. La seule formation de l'opposition absente dans cette rencontre a été le Comité de coordination national pour le changement national et démocratique (CCNCD) qui rassemble des partis nationalistes arabes, kurdes et socialistes. A Istanbul, on a expliqué cette absence par des problèmes techniques. Mais en réalité, beaucoup de rivalités opposent le CNS et le CCNCD. Ni Burhan Ghalioun, ni l'actuel président de la principale plate-forme de l'opposition, Abdel Basset Sayda, ne sont parvenus à rallier le CCNCD en dépit des maints appels de la communauté internationale soulignant l'importance d'avoir une opposition unie.Par cette rencontre, le CNS prépare une grande conférence des opposants syriens qui doit se dérouler prochainement au Caire, sous les auspices de la Ligue arabe, et une conférence le 6 juillet à Paris des Amis du peuple syrien. Sur le terrain, ce sont les armes qui parlent, notamment à Homs où environ 800 civils ont lancé, hier, des appels à l'ONU, à la Croix-Rouge et au Croissant-Rouge. Selon l'agence missionnaire du Vatican Fides, ces civils chrétiens et musulmans, bloqués dans ce bastion du conflit, cherchent qu'on les laisse partir. En réalité, il y a plus d'un millier de familles encerclées et bombardées dans plusieurs quartiers de cette ville.