Le nouveau médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a reconnu lundi que sa tâche était "très difficile", au début de sa délicate mission de paix au Caire. Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 par une contestation pacifique qui s'est militarisée face à la brutale répression, devait également être au menu d'une réunion au Caire incluant des représentants de l'Iran, de l'Egypte, de l'Arabie saoudite et de la Turquie. Près de 18 mois après le début des violences qui ne connaissent aucun répit, rien ne permet de croire à une solution proche tant sont grandes la haine entre la rébellion et le régime de Bachar al-Assad et les divergences entre les grandes puissances sur les moyens de régler le conflit. "Je réalise que c'est une mission très difficile mais je pense que je n'ai pas le droit de refuser d'apporter une aide au peuple syrien", a dit M. Brahimi devant la presse après une rencontre avec Nabil al-Arabi, le chef de la Ligue arabe qui a suspendu la Syrie de ses travaux. Il a ajouté qu'il comptait se rendre en Syrie "dans les prochains jours" pour "y rencontrer des responsables et des gens de la société civile". Tout en disant "espérer" rencontrer M. Assad, il a souligné qu'à ce stade il "ne savait pas" si cela serait possible. M. Arabi a pour sa part affirmé que la mission de M. Brahimi, mandaté par l'ONU et la Ligue arabe pour tenter de rétablir la paix en Syrie, était "presque impossible" mais s'est dit confiant dans la capacité du diplomate algérien à la mener. Arrivé dimanche soir au Caire, l'émissaire international, qui a pris ses fonctions officiellement le 1er septembre, devait encore rencontrer le président égyptien Mohamed Morsi, favorable à un départ du régime Assad qu'il a qualifié d'"oppressif". M. Brahimi, qui aussitôt après sa nomination avait tenu à ne pas soulever trop d'espoirs, devait voir ensuite le chef de la diplomatie égyptienne Mohammed Kamel Amr.