La Banque mondiale plaide pour une révision du rôle de l'Etat dans le secteur financier des pays à travers le monde de manière à ce que les pouvoirs publics, selon elle, puissent trouver un meilleur équilibre entre le soutien au crédit et l'aide d'urgence en faveur des banques, d'une part, et les mesures visant à promouvoir la transparence et la concurrence en cas de crise, d'autre part.Dans une étude, dont la publication coïncide avec l'anniversaire de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers durant la crise financière de 2008, la BM s'inspire de plusieurs nouvelles études mondiales et rassemble des données nationales portant sur plus de 200 économies depuis les années 60.Les auteurs de l'analyse confirment que les systèmes financiers des pays en développement ont moins de profondeur et sont d'un accès plus limité que ceux des pays développés, mais ajoutent que ces systèmes ne sont pas très différents en termes de stabilité.Dans des pays tels que la Tunisie et le Chili, note la BM, les autorités ont injecté des capitaux dans les banques publiques pour couvrir les prêts existants ou accorder de nouveaux crédits aux exportateurs et aux petites et moyennes entreprises.la Corée du Sud a relevé le plafond du crédit de ses banques publiques, l'Inde et la Tunisie ont mis en place des lignes de crédit pour les banques de ce type, tandis que les grandes banques publiques brésiliennes et chinoises ont considérablement accru le crédit durant la crise.Selon le rapport, ces interventions ont contribué à freiner la propagation de la crise, mais auraient un inconvénient représente, selon elle, par des pratiques inefficaces en matière de prêts, qui, dans certains cas, sont motivés par des raisons politiques. Selon la BM, cette situation engendre des distorsions amplifiées par l'injection de capitaux dans les banques publiques et la mise en place de nouvelles lignes de crédit à leur intention pour faciliter l'octroi de prêts aux exportateurs et aux petites entreprises.Pour l'institution de bretton woods, les études réalisées dans le passé ou récemment, au sujet de crises antérieures, montrent que le contrôle des banques par l'Etat se traduit par un développement financier insuffisant, une instabilité financière accrue et une croissance économique plus lente.Par ailleurs, le rapport passe aussi en en revue les réussites et les échecs enregistrés récemment par les Etats dans leurs activités de réglementation et de supervision.Elle souligne ainsi que de nombreux pays en développement ont été peu exposés aux pratiques risquées qui ont déclenché la crise et la plupart d'entre eux ont évité la catastrophe.Certains pays ont, toutefois, été frappés de plein fouet, notamment en Europe et en Asie centrale, où la dépendance vis-à-vis des banques mères et l'accumulation de déséquilibres de financement avant la crise ont rendu de nombreux pays vulnérables.Les auteurs analysent les points communs des pays qui ont été durement frappés par la crise par rapport à ceux qui s'en sont mieux tirés.Les pays épargnés par la crise disposaient en général de réglementations moins complexes que d'autres mais mieux appliquées.Les pays touchés par la crise, en revanche, acceptaient des définitions du capital moins strictes, faisaient preuve de moins de rigueur dans le calcul des normes de fonds propres au regard des risques de crédit et seulement 25 % d'entre eux exigeaient un provisionnement général des créances (contre près de 70 % dans les pays qui n'ont pas été touchés par la crise).