Au moins 30 personnes ont péri jeudi dans l'explosion d'une station-service provoquée par une frappe de l'armée de l'air dans le nord de la Syrie, dans le dernier épisode en date de la guerre dévastatrice, selon des militants. Ailleurs dans le pays, les rebelles ont affirmé avoir abattu un hélicoptère militaire près de Damas, l'opposition a déclaré "sinistrés" des quartiers de la capitale et des combats accompagnés de bombardements intensifs ont fait rage sur plusieurs fronts en particulier à Homs. En 18 mois d'une révolte contre le président Bachar al-Assad transformée, face à la répression, en guerre civile, 29.000 personnes ont péri dont 20.755 civils, selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Aucune issue au conflit n'est en vue en raison de la détermination des belligérants et des divisions au sein de la communauté internationale. Dans une interview à l'hebdomadaire égyptien Al-Ahram al-Arabi à paraître vendredi, M. Assad a pourtant répété que ses forces l'emporteraient face "aux terroristes" armés et aidés selon lui par Ryad, Doha et Ankara. L'Arabie saoudite et le Qatar "ont vu soudain de l'argent entre leurs mains après une longue période de pauvreté et ils croient qu'avec, ils peuvent acheter l'Histoire et un rôle régional", a-t-it dénoncé, tout en accusant la Turquie de rêver à un "nouvel empire ottoman". Sur le terrain, les violences ont fait encore jeudi au moins 155 morts -- 93 civils, 33 rebelles et 29 soldats -- à travers le pays, selon l'OSDH qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de médecins. Dans l'attaque la plus sanglante, une station-service a explosé après un raid aérien des troupes du régime dans le village d'Aïn Issa dans la province de Raqa, a rapporté l'OSDH. "Au moins 30 personnes ont été tuées et 83 blessées", a dit son directeur, Rami Abdel Rahmane.