La prochaine présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, s'est déclarée samedi favorable à une intervention militaire contre les groupes islamistes armés qui contrôlent le nord du Mali à condition que cela n'ait pas pour résultat d'y exacerber l'insécurité. "Si cela est nécessaire (...), tant que cela se déroule de manière à ne pas provoquer, créer plus de problèmes qu'il n'y en a" déjà, a-t-elle dit, interrogée pour savoir si elle approuvait une intervention de soldats ouest-africains notamment pour reconquérir le Nord-Mali. L'ex-ministre sud-africaine des Affaires étrangères s'exprimait à son arrivée à Addis Abeba où elle doit prendre lundi la présidence de la commission de l'UA qui a son siège dans la capitale éthiopienne. Elle y remplacera le Gabonais Jean Ping. Le conseil de sécurité des Nations unies a voté vendredi une résolution demandant aux pays d'Afrique de l'Ouest d'accélérer leur plan d'intervention dans le nord du Mali. La nouvelle présidente de l'exécutif de l'UA doit se rendre vendredi au Mali pour y rencontrer un groupe de travail régional créé pour répondre à la crise malienne. "Nous allons discuter de tous ces aspects au Mali vendredi de la semaine prochaine", a-t-elle dit aux journalistes. Mme Dlamini-Zuma, élue en juillet, est la première femme à présider la commission de l'UA. Elle a battu son rival, M. Ping, avec 70% des voix lors d'un scrutin très disputé. "Nous sommes en train de nous unifier et depuis mon élection tout le monde a apporté son soutien, s'est rassemblé, il y a beaucoup de bonne volonté, de sorte que je ne vois pas de division actuellement", a-t-elle dit, rejetant l'idée que le choix d'une ressortissante d'un pays anglophone puisse lui aliéner les pays francophones d'Afrique. "Je suis ici en qualité d'Africaine et je traiterai chacun en Africain, quelle que soit son origine", a-t-elle ajouté.