Le chef du principal groupe de l'opposition chiite bahreïnie, Al-Wefaq, cheikh Ali Salmane, a été interrogé dimanche par la police de Manama sur des questions "confessionnelles et de sécurité" évoquées lors d'une récente visite en Egypte, a rapporté l'agence officielle Bna. Convoqué à la direction générale des investigations criminelles, cheikh Salmane a été interrogé aussi sur "son ingérence dans les affaires internes d'Egypte" lors de cette visite, a ajouté l'agence sans donner plus de précisions. Au terme de l'interrogatoire, "un procès verbal (...) a été communiqué au ministère public pour prendre les mesures nécessaires" à l'encontre du chef du Wefaq, a indiqué l'agence. Dans un communiqué, le Wefaq a dénoncé "un procès politique" de son chef qui a été soumis à "une quarantaine de questions" sur les raisons de sa visite en Egypte du 7 au 12 octobre, ses entretiens et ses déclarations dans ce pays ainsi que sur l'attitude de son groupe à l'égard de la violence. Le Wefaq a dénoncé cette mesure qui fait partie "des restrictions sur la liberté d'expression" et qui témoigne de "l'absence de crédibilité" dans les déclarations du pouvoir sur sa disposition au "dialogue et à un règlement politique" de la crise à Bahreïn. Le Wefaq est le principal groupe de l'opposition à Bahreïn, secoué depuis l'an dernier par un mouvement de contestation, animé par des chiites qui réclament une monarchie constitutionnelle dans ce petit royaume du Golfe à majorité chiite dirigé par une dynastie sunnite. Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), 80 personnes ont trouvé la mort depuis le début de la révolte. Le ministère bahreïni de l'Intérieur a affirmé pour sa part que 700 personnes avaient été blessées, parmi lesquelles des officiers de police.