Les rebelles syriens ont pris dimanche pour la première fois depuis le début du conflit le contrôle d'un important champ pétrolier, enregistrant un nouveau succès au moment où l'opposition politique tente toujours d'asseoir sa crédibilité. A Damas, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état d'un important déploiement sécuritaire et de routes coupées, après de violents combats à l'aube et un attentat, attribué par les médias d'Etat à des "terroristes" dans un quartier abritant de nombreux centres de la Sécurité. L'attentat, qui a fait 11 blessés selon les médias officiels, a eu lieu sur un parking derrière l'hôtel Dama Rose, où se trouve le représentant de l'émissaire international Lakhdar Brahimi. Dans l'est, les rebelles ont pris l'un des plus grands champs pétrolier de la province de Deir Ezzor, qui renferme les plus importantes réserves energétiques du pays. Au terme de plusieurs jours de siège et après des heures de combats durant lesquels une quarantaine de soldats qui gardaient le site ont été tués ou faits prisonniers, les rebelles ont pris le champ d'Al-Ward, a rapporté l'OSDH. Les rebelles se sont aussitôt emparés d'un char, de véhicules blindés et de munitions, une saisie précieuse pour les insurgés qui n'ont en général que des armes légères face à l'artillerie du régime et au principal atout de l'armée: son aviation. Dans la matinée, les chasseurs-bombardiers ont de nouveau frappé la Ghouta orientale, la campagne qui borde la capitale, selon l'OSDH, au lendemain de la mort de 14 personnes, en majorité des femmes et des enfants, dans des bombardements aériens sur Zamalka, dans la Ghouta. Dans le nord, les avions ont tué quatre civils à Al-Bab, dont l'ancien maire de la ville, selon la même source. A Deraa (sud), deux rebelles et six soldats ont péri dans des combats, selon l'OSDH, qui fait état d'un important déploiement de soldats et de tireurs embusqués dans la ville. Ces nouvelles opérations militaires interviennent au lendemain d'une journée particulièrement meurtrière avec 194 personnes tuées, dont 36 dans le pilonnage par l'artillerie de la région d'Idleb (nord-ouest), selon l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales.