Deux nouveaux attentats à la voiture piégée ont secoué la région de Damas, en proie mardi aux raids aériens, au lendemain d'une journée particulièrement meurtrière en Syrie, avec près de 250 personnes tuées, dont une centaine de membres des forces pro-régime. Au Qatar, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition en pleine restructuration, examine la création d'une nouvelle direction politique pour l'opposition syrienne, proposée par l'un de ses vétérans, Riad Seif. Le régime, dont l'aviation a l'entière maîtrise du ciel face à des rebelles équipés d'armes légères, semble décidé à mettre à profit son principal atout, multipliant récemment les raids aériens particulièrement meurtriers. Les hommes à bord de ses hélicoptères, qui jusqu'alors tiraient à la mitrailleuse lourde, lâchent désormais sur des zones d'habitations des barils remplis d'explosifs qui provoquent d'énormes dégâts. Et le ballet de ses chasseurs-bombardiers s'est accéléré, notamment dans le nord-ouest syrien, où l'un d'eux a tué lundi 22 civils dans la seule localité de Kafr Nabal, selon une ONG syrienne. De leur côté, les rebelles, appuyés désormais par des groupes islamistes, dont le Front Al-Nosra qui a connu une ascension fulgurante en Syrie, ont infligé de lourdes pertes aux forces pro-régime en recourant à la tactique des attentats. Une voiture piégée conduite par un kamikaze d'Al-Nosra a ainsi tué lundi au moins 50 soldats et miliciens pro-régime dans le centre du pays, tandis qu'une bombe tuait 13 civils à Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les violences ont déjà fait 14 morts mardi matin selon l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales. Lundi, selon cette organisation, 247 personnes ont péri dans des violences à travers la Syrie, dont 93 soldats, 68 rebelles et 86 civils. Il s'agit de la journée la plus sanglante depuis l'annonce, le 26 octobre par l'émissaire international Lakhdar Brahimi, d'une trêve qui n'a jamais été respectée. Au total, en près de 20 mois, plus de 36.000 morts ont péri dans des violences en Syrie, selon l'OSDH.