Le roi du Maroc Mohammed VI a réitéré l'attachement de son pays au projet de large autonomie pour le Sahara occidental, jugeant que cette "initiative audacieuse" n'avait pas abouti jusque-là en raison de l'absence de "volonté sincère" de la part des "autres parties". Le souverain s'exprimait à l'occasion du 36e anniversaire de la "Marche verte" de 350.000 Marocains vers le Sahara occidental, organisée en 1975 par Hassan II et qui avait mis fin à la colonisation espagnole. Le Maroc, qui contrôle la région depuis, lui propose une large autonomie, un plan que rejettent les indépendantistes du Polisario, soutenus par l'Algérie. Le projet d'autonomie constitue "un tournant important dans le processus de règlement définitif de ce conflit régional artificiel dans la mesure" où il "accorde à toutes les populations de la région une grande latitude pour gérer leurs affaires locales, dans le respect de leurs spécificités culturelles", a fait valoir Mohammed VI dans son discours à la nation. Il a regretté que ce processus n'ait "pas abouti" jusqu'ici, "faute d'une volonté sincère chez les autres parties". Le souverain a en outre appelé la communauté internationale à se pencher sur la situation des réfugiés sahraouis installés dans les camps de Tindouf (sud-ouest algérien), sous le contrôle du Polisario, où sévissent, selon lui, "la répression, la coercition, le désespoir et les privations, en violation flagrante des droits humains les plus élémentaires". Le roi du Maroc a réitéré la demande de son pays d'un recensement par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des réfugiés sahraouis établis à Tindouf. Rabat réclame ce recensement pour appuyer sa thèse selon laquelle leur nombre n'est pas aussi important que l'avance le Front Polisario, qui parle de quelque 170.000 personnes. Le Maroc considère en outre les réfugiés sahraouis de Tindouf comme étant des ressortissants marocains et réclame également ce recensement dans le but de permettre à ces populations d'exprimer leur souhait d'y rester, de regagner le Maroc ou encore de s'installer dans un autre endroit à l'étranger. Ce discours royal intervient dans la foulée de la visite de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, Christopher Ross. M. Ross, qui avait été désavoué en mai par Rabat, s'est rendu au Maroc, puis au Sahara, où il n'était encore jamais allé depuis sa nomination en 2009. Il doit remettre un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU à la fin du mois.