Damas était mercredi en proie à des combats, des bombardements et des attaques, les attentats meurtriers se multipliant dans des quartiers et des des banlieues peuplés en majorité d'Alaouites, la minorité dont est issu le président Bachar al-Assad, a rapporté une ONG syrienne.Une voiture piégée a explosé dans la nuit dans le quartier de Qadame (sud), a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins, ajoutant que "des premières informations font état d'un mort". Dans le quartier de Mazzé (ouest), qui abrite des ambassades et des centres de la Sécurité et visé il y a deux jours par un attentat meurtrier, des tirs d'obus de mortier ont tué trois civils et blessé 12 personnes, selon l'OSDH. L'agence officielle Sana a imputé à des "terroristes" -terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles- ces tirs d'obus sur le "secteur 86". Ils ont visé une maison et un taxi collectif transportant des passagers, tuant au moins trois civils, selon la même source. Le "secteur 86", comme le quartier al-Wouroud dans la banlieue de Qoudsaya visé mardi soir par trois bombes qui ont tué 19 civils, est peuplé en majorité par des alaouites, une branche du chiisme à laquelle appartient le président Bachar al-Assad. Dans le quartier de Barzé, dans le nord-est de la capitale, un juge, Iyad Nadoué, a été tué mercredi dans l'explosion de sa voiture devant sa maison, selon Sana. "Des terroristes ont déposé une charge explosive dans la voiture du juge et déclenché son explosion à distance", précise l'agence officielle. Kafar Soussé, dans le sud de la capitale, était survolé par des hélicoptères, selon l'OSDH. A proximité, le quartier de Hajar al-Aswad et le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk étaient en proie à de violents combats opposant des rebelles à des combattants des comités populaires palestiniens, alliés du régime, selon la même source.Dans le quartier proche de Tadamoun, le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, indique que l'armée a entamé une vaste opération "pour libérer les civils, otages des milices de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) et pour protéger le camp Yarmouk, cible d'attaques terroristes depuis Tadamoun, Yalda et Hjeira". Le journal assure en outre que "l'armée syrienne, épaulée par les forces de sécurité vont, dans les heures qui viennent, achever la purification de Harasta (au nord-est de Damas) et ses environs des terroristes". Ailleurs dans le pays mercredi, l'aviation menait des raids au-dessus de la métropole d'Alep (nord) et de sa province, tandis que soldats et insurgés s'affrontaient au sol dans plusieurs quartiers. Par ailleurs, dans la région de Raqa, dans l'est du pays, où de violents affrontements avaient lieu entre rebelles et soldats, des inconnus ont fait exploser tard mardi une bombe sur un pipeline proche de la frontière jordanienne. Mardi, les violences ont fait au moins 150 morts -79 civils, 48 soldats et 23 rebelles- à travers le pays, selon l'OSDH, qui estime à plus de 36.000 morts le nombre de victimes depuis mars 2011.