Le vice-président syrien Farouk al-Chareh a affiché ouvertement ses divergences avec Bachar al-Assad en se prononçant pour une solution négociée alors que, selon lui, le président syrien opte pour l'option militaire afin d'écraser la rébellion armée. Dans la capitale, les Palestiniens ont fui lundi en masse le camp de Yarmouk, où des combats ont opposé des partisans du régime et des rebelles pendant que l'aviation bombardait la banlieue est de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le chaos s'étendant dans le pays, deux Russes ont été enlevés avec leur collègue, un ingénieur italien, a déclaré mardi le porte-parole de l'ambassade de Russie en Syrie, Sergueï Markov. Le ministère italien des Affaires étrangères avait fait état lundi de l'enlèvement en Syrie d'un ingénieur italien et de deux collègues d'autres nationalités qui travaillaient dans une aciérie du port de Lattaquié, sans plus de précisions. Dans un entretien accordé à Damas à un quotidien libanais pro-syrien, le vice-président Chareh assure que les désaccords sur la résolution de la crise en Syrie, qui a fait 43.000 morts selon l'OSDH, atteignent le plus haut niveau de l'Etat. "Il (Assad) ne cache pas sa volonté d'aboutir militairement jusqu'à la victoire finale et (il croit qu') après, le dialogue politique sera réellement possible", ajoute-t-il. Le vice-président sunnite se dit quand à lui favorable à une solution de compromis, aucune partie n'étant selon lui en mesure de l'emporter par les seules armes. Evoqué pour remplacer M. Assad en cas de transition négociée, M. Chareh a appelé de ses voeux un accord "historique" entre les parties. "Assad détient tous les pouvoirs du pays (...). Mais il y a des opinions et des points de vues différents dans le commandement syrien. Cependant, ce n'est pas arrivé au point où on peut parler de courants ou de dissensions profondes", a-t-il estimé. C'est la première fois qu'un haut dirigeant syrien fait état de telles divergences au sommet de l'Etat, et dans un pays autocratique comme la Syrie, il ne peut s'exprimer ainsi sans bénéficier d'appuis importants.