Le Premier ministre égyptien Hicham Qandil a confirmé dimanche la volonté du Caire de reprendre en janvier des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un prêt de 4,8 milliards de dollars, gelées le 11 décembre en raison des tensions politiques dans le pays. "Nous avons invité (le FMI) courant janvier pour reprendre le dialogue", a déclaré M. Qandil lors d'une conférence de presse. Le montant du prêt est "petit" mais "sa valeur réside dans le signal de confiance qu'il donnerait à l'économie égyptienne" dont la situation est "difficile" même si "on ne peut pas parler de banqueroute", a-t-il ajouté. Cette demande de prêt, présentée en août dernier, avait été suspendue le 11 décembre, le Caire invoquant la nécessité d'un report d'un mois "en raison de la situation politique dans le pays". Le pouvoir du président islamiste Mohamed Morsi était à l'époque confronté à sa pire crise depuis la présidentielle de juin dernier, en raison notamment des tensions provoquées par un référendum sur un projet de Constitution controversé, finalement adopté par près de 64% des votants. L'Egypte avait à la même époque gelé une série de hausses de taxes destinées à redresser les comptes publics conformément aux objectifs discutés avec le FMI, mais qui aurait risqué de peser sur le climat économique et social. L'économie égyptienne traverse une grave crise depuis la chute début 2011 de Hosni Moubarak sous la pression d'une révolte populaire, avec notamment une baisse des recettes du tourisme et un effondrement des investissements étrangers. La banque centrale égyptienne a reconnu dans un communiqué samedi que la situation de ses réserves en devises, qui ont chuté de 36 milliards de dollars à 15 milliards en deux ans, était aujourd'hui à un "minimum critique" et a demandé au Egyptiens de "rationaliser" l'usage de devises étrangères. Les réserves en devises ont notamment massivement servi jusqu'à présent à soutenir la monnaie nationale, la livre égyptienne, en baisse face au dollar.