Pression - L'opposition représentée par le Front du salut national, a appelé, hier, mercredi, la population à descendre dans la rue le 25 janvier 2013 pour une manifestation contre la gouvernance du Président Mohamed Morsi. Le Front a déclaré, lors d'une conférence de presse, qu'il poursuivra la lutte pacifique contre la Constitution controversée, appelant tous les Egyptiens à marquer le 2e anniversaire de la chute de l'ancien Président égyptien Hosni Moubarak en organisant une manifestation à travers le pays. Le Front a tenu ces propos après que M. Morsi eut réinvité le jour même (mercredi) l'opposition à participer au dialogue national entre la présidence et l'opposition ainsi que d'autres forces politiques. L'opposition, qui reproche notamment à cette Constitution d'ouvrir la voie à une islamisation accrue de la législation, a répété qu'elle allait continuer de réclamer l'invalidation du vote, entaché, selon elle, de fraudes et d'irrégularités. «La Constitution égyptienne est invalide car elle est en conflit avec certaines normes (...) du droit international comme la liberté de culte et d'expression», a estimé, hier, mercredi, Mohamed El-Baradei, coordinateur de la principale coalition de l'opposition, le Front du salut national (FSN). Pour rappel, les résultats officiels proclamés mardi soir donnent 63,8 % des voix au «oui», une majorité confortable toutefois assortie d'une faible mobilisation des 52 millions d'électeurs inscrits, qui ne sont que 32,9 % à avoir voté. Ce texte a été pendant des semaines, au cœur de manifestations émaillées de violences parfois meurtrières entre partisans et adversaires de M. Morsi. Les Etats-Unis ont appelé le Président égyptien à mettre «fin aux divisions» et à «élargir le soutien au processus politique», tandis que la France l'a pressé de «rétablir le consensus dans la société égyptienne». Mohamed Morsi a annoncé un prochain remaniement gouvernemental pour répondre à la grave crise économique qui frappe le pays. «Je vais déployer tous mes efforts pour soutenir l'économie égyptienne, qui fait face à d'énormes défis mais a aussi de grandes chances de croissance», a-t-il déclaré dans une allocution télévisée. Il a ajouté être en contact avec le Premier ministre, Hicham Qandil, «pour procéder aux remaniements ministériels nécessaires», sans donner de précisions sur une date et les ministères concernés. Il est à signaler, dans ce contexte, que les réserves en devises de l'Egypte ont fondu de 36 à 15 milliards de dollars depuis la chute de M. Moubarak, une grande partie de ces sommes ayant servi à soutenir la livre face au dollar. Ainsi, l'Egypte est, depuis près de deux ans, confrontée à une forte baisse des recettes du tourisme et à un effondrement des investissements étrangers, tandis que la crise politique a provoqué le report d'une décision très attendue du Fonds monétaire international (FMI) sur un prêt de 4,8 milliards de dollars.