L'ONG Transparency Maroc (TM) a décerné samedi à Casablanca son prix de l'intégrité 2012 au rappeur contestataire Mouad Belghawat, qui purge depuis juillet dernier une peine d'un an de prison pour "outrage à la police" dans un de ses clips. "Ce prix lui est décerné pour son honnêteté et la justesse de son combat pour une société intègre et transparente", a déclaré le secrétaire général de TM, Mohammed Sadok, lors de la remise du prix au père du chanteur. Surnommé Al-Haqed ("le rancunier"), Mouad Belghawat est considéré comme le chanteur du mouvement du 20-Février, né en 2011 durant le Printemps arabe et qui réclame des réformes politiques profondes au Maroc. Ce rappeur avait été reconnu coupable "d'outrage à un officier public dans le cadre de ses fonctions et à un corps constitué", en raison d'un clip diffusé sur le réseau social Youtube, qui met en scène des policiers marocains. L'ONG Human Rights Watch (HRW) a demandé aux autorités marocaines d'"annuler les accusations" contre le chanteur contestataire et de le libérer. "Cette affaire est tout simplement une affaire de liberté d'expression. Chaque jour qu'il (le rappeur) passe en prison rappelle la distance entre les lois du Maroc et sa pratique, ainsi que les droits garantis par sa nouvelle constitution", selon l'ONG basée à New York. Plus de 70 militants du Mouvement du 20-Février sont actuellement détenus dans les prisons marocaines ou en cours de jugement, selon l'Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante).