Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a refusé samedi soir toute discussion portant sur le départ du président Bachar al-Assad, affirmant à la télévision d'Etat que ceux qui posaient cette condition comme préalable voulaient la poursuite des violences. Selon lui, les Américains et les Russes ne sont pas parvenus à s'entendre pendant leur dernière rencontre à Genève à propos de la Syrie parce qu'ils "n'entendent pas la même chose par période de transition". "La partie américaine persiste à poser comme condition le changement de régime politique via un départ du président, ignorant le fait que le commandant d'un navire ne saute pas en premier du bateau qui chavire", a-t-il expliqué. "Tant que les Américains et les parties qui complotent (contre la Syrie), dont des Syriens, s'accrochent à cette condition cela signifie qu'ils veulent la poursuite de la violence et de la destruction de la Syrie", a-t-il ajouté. "Personne ne peut dire qui est légitime, le peuple syrien a la décision finale via son libre choix dans les urnes", a-t-il encore dit, ajoutant que "personne ne peut se permettre de porter atteinte à la présidence, c'est inacceptable". L'opposition veut également en préalable à toute négociation le départ de M. Assad, contesté depuis près de deux ans dans son propre pays et qui poserait de son côté comme condition sine qua non à toute transition la possibilité pour lui d'être candidat à sa propre succession. La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire devenue guerre civile pendant laquelle plus de 60.000 personnes ont péri, selon l'ONU.