La Ligue de protection de la révolution (LPR), un groupe aux méthodes brutales proche des islamistes au pouvoir en Tunisie, a été accusé d'avoir agressé le patron d'une radio et un militant des droits de l'Homme à Kairouan (centre), ont indiqué les victimes mardi et lundi. Le patron de la radio de Kairouan Sabra-FM, Omar Nagazi a indiqué mardi à la radio Mosaïque avoir été frappé la veille par des militants de la LPR. "Un groupe de LPR m'a menacé, m'a encerclé et m'a dit de dégager. Ils m'ont frappé à coups de poing et ont cassé mes lunettes", a-t-il déclaré, indiquant que l'agression avait eu lieu lors d'un reportage. Selon le site de la radio, la LPR était mécontente de la couverture par Sabra-FM de manifestations sociales anti-gouvernementales à Kairouan. Par ailleurs, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH) a indiqué dans un communiqué diffusé lundi soir que l'un de ses représentants à Kairouan a été agressé le 17 janvier "verbalement et physiquement et par des menaces de mort par des individus qui selon son témoignage appartiennent à la Ligue de protection de la révolution". Cette organisation, une sorte de milice qui s'est donnée pour mission de sauvegarder les revendications de la révolte de 2011, est régulièrement accusée par l'opposition, des syndicalistes et des militants de la société civile de multiplier les actes de violences pour les intimider. Elle fait notamment figure de principale suspect dans le meurtre du représentant d'un parti d'opposition en octobre à Tataouine (sud) et de l'attaque ayant visé le siège du principal syndicat tunisien, l'UGTT début décembre. Le parti islamiste au pouvoir Ennahda, a toujours défendu cette organisation qui dément recourir à la violence, accusant systématiquement les forces "contre-révolutionnaires" de vouloir les démanteler. Des appels à la violence sont cependant régulièrement publiés sur la page Facebook de la Ligue de protection de la révolution.