Le Japon demande expressément à l'Algérie de lui fournir des informations sur les trois Japonais toujours manquants et les circonstances dans lesquelles sept autres ont été tués la semaine dernière dans la prise d'otages du site gazier d'In Amenas, a indiqué mercredi un responsable japonais. Un avion gouvernemental japonais a atterri mercredi matin à Alger avec un vice-ministre des Affaires étrangères, Shunichi Suzuki, porteur d'une lettre en ce sens du Premier ministre Shinzo Abe à l'attention du président algérien Abdelaziz Bouteflika, a expliqué le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga. "M. Suzuki doit rencontrer mercredi à 14H30 (15H30 GMT) le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal", a-t-il ajouté. Cet avion devrait rapatrier rapidement les dépouilles des sept Japonais tués par les islamistes armés qui avaient attaqué le site d'In Amenas, ainsi que leurs compatriotes qui ont survécu. "Si tout va bien l'avion va revenir au Japon jeudi vers 18H00 locales (09H00 GMT), mais la décision se prendra en fonction des circonstances sur place", a précisé M. Suga. Tokyo cherche également à savoir ce qu'il est advenu de ses trois ressortissants toujours portés disparus et dans quelles circonstances les sept Japonais identifiés lundi ont été tués, a expliqué M. Suga, ajoutant que les autorités algériennes se sont dites prêtes à coopérer "autant que possible". Dix-sept Japonais, tous salariés de l'entreprise de construction de complexes chimiques et énergétiques JGC, travaillaient sur le site gazier à 1.300 km au sud-est d'Alger au moment de l'attaque islamiste. La prise d'otage s'est terminée dans le sang après l'assaut final des forces algériennes samedi, avec un bilan d'au moins 37 otages étrangers et un algérien tués. Un autre haut responsable du ministère japonais des Affaires étrangères, Minoru Kiuchi, était déjà arrivé en fin de semaine dernière en Algérie pour demander aux autorités des informations sur les Japonais toujours manquants. M. Kiuchi avait participé vendredi à une démarche conjointe auprès du ministère des Affaires étrangères avec des représentants de divers autres pays, dont les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et le Canada. Qualifiant la prise d'otages d'acte "absolument impardonnable", il avait regretté l'usage de la force par Alger pour dénouer la crise.