La quarantaine de Français qui se trouvaient à Benghazi et sa région, en Libye, ont quitté la zone à la demande de Paris en raison de menaces d'attentats ou d'enlèvements visant les Occidentaux, a annoncé vendredi le ministère français des Affaires étrangères. "Les informations sur les menaces étaient suffisamment fiables pour justifier un message passé à nos ressortissants de quitter la région de Benghazi et de se mettre en lieu sûr", a expliqué lors d'un point-presse Philippe Lalliot, porte-parole du ministère. Le message a été "passé par sms et téléphone", a-t-il ajouté. Il leur a été "demandé de quitter Benghazi par leurs propres moyens", ce qu'ils ont fait. "Nous n'avons plus de ressortissants présents à notre connaissance à Benghazi", a-t-il précisé. Au total, quelque 250 à 300 Francais sont recensés en Libye. Vendredi, le site Conseils aux voyageurs du ministère français des Affaires étrangères a ajouté dans ses mises en garde pays par pays une note visant spécifiquement la Libye. "En raison de la persistance des tensions sécuritaires liées à la situation régionale ainsi que des rumeurs faisant état de menaces visant les ressortissants des pays occidentaux, il convient de s'abstenir temporairement, dans toute la mesure du possible, de se rendre en Cyrénaïque" (est de la Libye), indique le site. Le Royaume-Uni, mettant en garde jeudi contre "une menace spécifique et imminente" visant les Occidentaux à Benghazi, avait demandé dès jeudi à ses ressortissants de quitter immédiatement cette ville. Des décisions similaires avaient suivi en Allemagne, aux Pays-Bas et en Australie. Berceau de la révolution qui a renversé le colonel Mouammar Kadhafi en 2011, Benghazi a été le théâtre récemment de plusieurs explosions et d'une vague d'assassinats. Ces actes de violence ont notamment ciblé des diplomates étrangers, avec l'attentat le 11 septembre 2012 contre le consulat américain qui avait coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur en Libye Chris Stevens, et l'attaque le 12 janvier contre le consul d'Italie.