La Russie s'est déclarée favorable samedi à des "contacts réguliers" avec l'opposition syrienne, en saluant la volonté de son chef d'entamer un dialogue sous conditions avec le régime de Bachar al-Assad. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pour la première fois rencontré à Munich Ahmed Moaz al-Khatib depuis que ce dernier a été élu fin 2012 à la tête de la Coalition de l'opposition syrienne. Au cours de cette réunion, en marge de la Conférence internationale sur la sécurité, M. Lavrov a exprimé à M. Khatib l'intérêt de la Russie "à entretenir des contacts réguliers", selon des agences de presse russes. Cette ouverture de Moscou, le principal soutien d'Assad, intervient après que M. Khatib a annoncé cette semaine qu'il était prêt à entamer un dialogue avec le régime, à l'exception des dirigeants "ayant du sang sur les mains". "Nous saluons cela. C'est un pas très important, si nous prenons en compte le fait que la Coalition avait pour fondement le refus" de ce dialogue, a déclaré M. Lavrov. "Je pense que le réalisme l'emporte", a-t-il poursuivi. La guerre en Syrie a été au coeur des nombreuses rencontres qui se sont tenues dans le grand hôtel de Munich où s'achève dimanche la 49e Conférence de Munich, le "Davos de la sécurité". M. Lavrov s'est ainsi entretenu en tête à tête avec le vice-président américain Joe Biden. Peu avant, les deux hommes avaient reconnu en public que de "profondes divergences" subsistaient entre eux sur les conditions de mettre fin au conflit qui a fait plus de 60.000 morts en près de deux ans. Malgré ces désaccords, il "est important pour les deux pays de travailler ensemble dans l'intérêt de la paix internationale et de la sécurité, y compris en Syrie", a indiqué la Maison Blanche. M. Biden a exprimé son souhait que la communauté internationale renforce son soutien aux adversaires du régime Assad, qu'il a qualifié de "tyran déterminé à se maintenir au pouvoir" mais "plus capable de diriger la nation". "Nous travaillons ensemble, avec nos partenaires, pour qu'elle (l'opposition) devienne plus unie, plus solidaire", a déclaré le vice-président.