L'Egypte a décidé d'armer les agents de police, après une semaine de manifestations de membres des forces de l'ordre qui réclament des armes et de meilleures conditions de travail, alors que la criminalité augmente dans le pays, selon une source des services de sécurité. Le ministre de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, a donné son accord pour importer 100.000 pistolets, a affirmé samedi cette source. Les officiers de police et certains conscrits sont équipés d'armes de poing voire de fusils d'assaut, mais les policiers de grade inférieur ne sont pas armés. La criminalité a augmenté dans le pays après le soulèvement populaire qui a renversé début 2011 le président Hosni Moubarak. Près de 33 policiers ont été tués durant les 18 jours qu'a duré cette révolte, durant laquelle des commissariats de police ont été incendiés, et 138 sont morts depuis, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur publiés en janvier. Ces dernières semaines, les rassemblements d'opposants au président islamiste Mohamed Morsi ont régulièrement dégénéré en affrontements violents avec les forces de l'ordre, qui répondent par des tirs de chevrotine et des gaz lacrymogènes aux cocktails Molotov lancés par les manifestants. Samedi, lors des funérailles d'un capitaine de police décédé la veille durant une fusillade, des policiers et des civils ont violemment battu un homme qu'ils soupçonnaient être impliqué dans l'incident, selon des témoins. Une vidéo mise en ligne sur Youtube montre des hommes armés tenir la victime couverte de sang sur un camion pick-up, à Beni Soueif, au sud du Caire. Le gouverneur de la province, Maher Beibers, a affirmé à la chaîne privée égyptienne ONTV que l'homme avait été transporté à l'hôpital, d'où il s'était échappé.