Le tribunal criminel de Bahreïn a condamné mercredi sept chiites à dix ans de prison chacun pour tentative de meurtre de policiers et a acquitté treize autres poursuivis dans la même affaire. Dans un communiqué, le procureur général a précisé que les vingt personnes étaient jugées pour avoir attaqué à l'aide de cocktails Molotov une patrouille de police à Sitra, au sud de Manama, en février 2012. Il a qualifié l'attaque de "tentative de meurtre", précisant que deux policiers avaient été blessés et qu'un véhicule des forces de l'ordre avait été endommagé dans l'attaque. Le Wefaq, principal mouvement de l'opposition chiite, a indiqué quant à lui que les vingt personnes, dont cinq enfants, avaient "subi des tortures" pendant les interrogatoires et que "leurs aveux ont été extorqués sous la contrainte". Sitra est un lieu d'affrontements réguliers entre policiers et manifestants chiites dont certains sont partisans du Collectif du 14 février qui milite pour un changement de régime. Petit royaume du Golfe dirigé par la monarchie sunnite des al-Khalifa, Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la majorité chiite qui réclame une monarchie constitutionnelle. Malgré la répression meurtrière des manifestations à Manama de la mi-février à la mi-mars 2011, des rassemblements continuent d'avoir lieu régulièrement dans les villages chiites autour de la capitale. Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation à Bahreïn.