Deux ans après le « Printemps de la Perle », le Bahreïn est toujours confronté à la violence. La célébration du soulèvement populaire a fait au moins deux victimes, avant-hier. Un policier et un protestataire ont trouvé la mort lors de manifestations qui ont dégénéré en heurts jusqu'à l'aube. Les protestataires répondaient à un appel lancé par le Collectif du 14 Février, un groupe clandestin radical. Des centaines de personnes étaient descendues dans la rue dans plusieurs villages chiites, aux cris de : « Le peuple veut la chute du régime » ou « A bas Hamad », le roi de Bahreïn. Les forces anti-émeutes, déployées en force, ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré à la chevrotine contre les manifestants, qui leur lançaient des pierres et des cocktails Molotov. Un autre groupe d'opposition, le Wefaq a organisé, hier, une nouvelle manifestation près de Manama sur la route Boudaya reliant plusieurs villages chiites. La contestation, entamée le 14 février 2011, s'est soldée par 80 morts selon la Fédération internationale des droits de l'Homme. Plusieurs dirigeants de l'opposition sont emprisonnés depuis. Le mouvement n'a pas pris fin pour autant. Les manifestants exigent toujours une monarchie constitutionnelle et la fin des discriminations contre les chiites.