L'Algérie est connue dans le monde entier pour être le pays de Un Million et Demi de Chouhada (martyrs) qui se sont sacrifiés pour que les algériens vivent libres sur leur terre. L'état algérien né au lendemain de l'indépendance n'a pas manqué de reconnaître les droits de ces martyrs, en octroyant à leurs enfants et leurs veuves des avantages financiers et moraux en reconnaissance de ce qu'ils ont fait pour leur pays. Malheureusement, certains de ces enfants de Chouhada n'ont honoré ni l'histoire ni la mémoire de leurs parents. Pire, ils ont fait du martyr de leurs pères un registre de commerce. Pas une année ne passe en Algérie sans qu'une nouvelle organisation ne vienne lever l'étendard des martyrs, prétendant défendre les principes du premier novembre 54 et les droits des enfants et veuves de chahid. Pas une année ne passe sans qu'une nouvelle coordination ou fédération qui prétend défendre les droits de ceux-ci, comme s'ils étaient des citoyens de premier degré. Comme si l'état avait manqué à son devoir envers eux. Ce qui est étonnant chez ces organisations, c'est que leur rôle se limite au dépôt de gerbes de fleurs sur les places et les stèles des martyrs et la lecture de la Fatiha (verset du Coran) sur la mémoire de nos martyrs à toutes les occasions historiques et aussi dépenser des milliards dans les Zerdas (fête folkloriques) et les fêtes. Ces organisations sont devenues des institutions d'honneur qui ne lèvent aucune revendication au gouvernement ou au ministère de tutelle. Par ailleurs, ces organisations sont devenues des portes paroles des partis politiques, pour ne pas dire des butins que les partis se partagent entre eux. Le rassemblement national démocrate (RND) a gagné l'organisation des moudjahidines, alors que le Front de libération nationale (FLN) s'est octroyé l'organisation nationale des enfants de Chouhada. De son côté, le Front national algérien (FNA) s'est payé la coordination nationale des enfants de Chouhada, dissidente de l'organisation nationale des enfants de Chouhada.