Hosni Moubarak, qui a dirigé l'Egypte sans partage pendant trois décennies avant d'être renversé en février 2011, est apparu samedi l'air confiant, loin de l'image d'homme brisé par le sort et la maladie qu'il donnait lors de son premier jugement. Le juge principal s'étant retiré dès l'ouverture de son nouveau procès auquel il comparaissait, une nouvelle cour va devoir être trouvée pour rejuger l'ancien homme fort de l'Egypte, dont la condamnation à la réclusion à perpétuité en 2012 avait été cassée. M. Moubarak est apparu assis et non plus couché sur sa civière, esquissant un sourire en saluant l'audience de la main. Toujours enfermé dans un box grillagé, il a devisé de manière apparemment détendue avec son fils Gamal, lui aussi inculpé. La santé de M. Moubarak, qui aura 85 ans en mai, est l'objet d'incessantes spéculations et informations contradictoires faisant état tour à tour de dépression aiguë, d'un cancer, d'accidents cardiaques ou de problèmes respiratoires. Donné pour "cliniquement mort" en 2012 par l'agence officielle Mena, il est actuellement placé en détention dans un hôpital militaire de la banlieue du Caire en attendant un nouveau jugement, étant accusé de la mort de centaines de personnes lors du soulèvement (25 janvier-11 février 2011) et de corruption. Son apparition devant un tribunal en août 2011, étendu sur sa civière, enfermé dans le box des accusés, loin de l'image de dirigeant autrefois courtisé sur la scène internationale et redouté en Egypte, avait marqué l'opinion. Lors de son arrivée à la tête du pays en 1981, après l'assassinat du président Anouar el-Sadate par des islamistes, personne ne prédisait beaucoup d'avenir à cet hommeámanquant de charisme. Né le 4 mai 1928 dans une famille de la petite bourgeoisie rurale du delta du Nil, Mohammed Hosni Moubarak a fait ses preuves dans l'armée, jusqu'à devenir commandant en chef des forces aériennes, puis vice-président de Sadate en avril 1975.