C�est un homme rong� par la maladie qui est apparu, hier, au grand public. Le teint blafard, allong� sur une civi�re, Hosni Moubarak, 83 ans, dans une cage grillag�e, semblait parfois impassible au brouhaha qui envahit la salle d�audience. Ironie du sort, le pr�sident d�chu se retrouve � la m�me cage qu�ont occup� des militaires pr�sum�s assassins de Anouar Sadate, auquel il a succ�d�. La cage est vraisemblablement une �tradition� chez les �gyptiens. �Le pharaon�, comme aime � l�appeler le peuple pour avoir �t� dictature, est r�duit � n�ant. Il se retrouve dans le box des accus�s, comme un vulgaire criminel. Alit�, tout de blanc v�tu et visiblement abattu, Moubarak cache mal son stress. Il doit r�pondre de plusieurs accusations. Entres autres, l�implication dans le meurtre de manifestants ainsi que dans des affaires de corruption. De m�me que ses deux fils. De sa main, il tient le micro et sa faible voix r�sonne : �Je rejette enti�rement toutes ces accusations.� Moubarak nie toute responsabilit�. Les traits tir�s, les deux fils Moubarak se tiennent debout pr�s de leur p�re. Le saint Coran � la main, tour � tour, ils plaident �non coupable�. Gamal, l�a�n� des fils, ne manque pas de temps � autre de se retourner vers son p�re, comme pour s�enqu�rir de son �tat. Ce dernier, � plusieurs reprises, balbutie quelques mots dans l�oreille de son fils. Alaa donne l�air d��tre beaucoup plus calme que son fr�re. Jetant un coup d��il sur sa montre, Moubarak semble press� de voir ce supplice termin�. Il est quelque peu agit�. Tant�t se mordillant le doigt, tant�t le portant � son nez, le �ra�s� tente tant bien que mal de g�rer son stress. Visiblement fatigu�, la main gauche h�sitante, il place sa main droite derri�re la t�te. Cela d�note d�un mal-�tre et d�une fatigue apparents. Le pr�sident du tribunal suspend l�audience pour quelques minutes. Une aubaine pour le �ra�s affaibli� et ses deux fils, qui souffleront durant ce laps de temps De retour � �la cage�, escort�s par la police, les accus�s accueillent la d�cision du juge : ajournement du proc�s au 15 ao�t. Jusqu�� cette date, le pr�sident d�chu sera admis dans un h�pital pr�s du Caire, ordonne le pr�sident du tribunal. L�ex-pr�sident est reconduit sur sa civi�re. Ces deux fils sont aux petits soins et se tiennent pr�s de lui. Ils retrouveront le chemin de la �cage� dans quelques jours.